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Actualités - OPINION

Des limaces et des hommes Carla ARAMOUNI

Qui n’a pas vu une limace se transformer, a beaucoup à apprendre encore. Avez-vous vu des limaces noires, brunes, blondes ou rousses ? J’en ai vu, de bien réelles, qui changent avec les heures, selon le temps. Elles sont noires sur l’asphalte noire, marron foncé sur la terre boueuse, ocres sur les tapis de feuilles mortes, rouilles dans la vase pourpre. Il paraît que, pour se protéger, elles utilisent comme stratégie de survie le camouflage. Elles ne doivent jamais se détacher de leur milieu et, pour cette fin, elles se fondent complètement dans le paysage en s’identifiant au sol qu’elles jonchent. Confusion totale avec leur environnement. De cette façon, elles sont sûres d’éloigner, autant que faire se peut, les prédateurs qui guettent… Mais les limaces ne sont que des insectes ! Les craintes, qui nous contraignent à nous confondre avec un contexte hostile pour ne pas être répertoriés, nous poussent à nous délaisser petit à petit de nous-mêmes jusqu’à en oublier qui nous sommes. Mais être limace n’est pas notre destin et nous pouvons aisément nous en démarquer par des stratégies dignes d’êtres humains libres, sans peur de se retrouver en rupture de ban. L’issue est de se rejoindre sans se confondre ni avoir à lécher préalablement le sol – ou les bottes de qui que ce soit – pour survivre et d’oser avouer que parfois cela ne peut plus coller malgré toutes les bonnes intentions et toutes les alliances possibles et imaginables, notamment entre concitoyens mais surtout entre bons voisins. Article paru le Mardi 17 Juillet 2007
Qui n’a pas vu une limace se transformer, a beaucoup à apprendre encore.
Avez-vous vu des limaces noires, brunes, blondes ou rousses ? J’en ai vu, de bien réelles, qui changent avec les heures, selon le temps. Elles sont noires sur l’asphalte noire, marron foncé sur la terre boueuse, ocres sur les tapis de feuilles mortes, rouilles dans la vase pourpre. Il paraît que, pour...