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Reconstruction - Waëd va gérer l’édification de 196 immeubles dans la banlieue sud Les retards dans les versements des indemnités sont liés aux problèmes de cadastres et d’inventaires May MAKAREM

«La République islamique d’Iran et l’émirat du Qatar vont nous aider à tout reconstruire et nous allons continuer à vivre sur cette terre. Les habitants seront récompensés pour leurs actions patriotiques, leur résistance et leur patience... Revenez dans un an, la reconstruction sera terminée », déclarait en septembre dernier Ali Bazzi, président de la municipalité de Bint-Jbeil, théâtre de terribles affrontements lors de la guerre de juillet dernier entre Israël et le Hezbollah. Presque un an après, la majeure partie du centre historique de la bourgade commerçante reste un champ de ruines. Dans la banlieue sud de la capitale, les ouvriers s’activent à la rénovation des logements et des commerces endommagés, mais la reconstruction des bâtiments rasés n’a pas commencé. Les grands vides s’inscrivent comme un poing dans le paysage urbain. Le gouvernement comme le Hezbollah avaient pourtant exprimé, chacun haut et fort, leur volonté d’aller de l’avant quelle que soit l’ampleur de la catastrophe. Où en sommes-nous sur ce plan ? Il y a un an, l’aviation israélienne dévastait le Sud, la banlieue de Beyrouth, Baalbeck et la Békaa, s’attaquant aux civils, aux usines, aux bâtiments résidentiels et commerciaux, détruisant les infrastructures de tout le pays et larguant environ 1 million 200 mille bombes. Les destructions des 33 jours de bombardements ont été évaluées à 6 millions de mètres cubes de gravats et les pertes à plus de six milliards de dollars... Les principaux travaux de réhabilitation des infrastructures publiques ont été achevés mais les volets relatifs aux dédommagements des habitations et du secteur privé demeurent incomplets (1). Le Hezbollah accuse le gouvernement de lenteur dans la distribution et le versement des indemnités, de même qu’il l’accuse de traiter le dossier de la reconstruction d’un point de vue politique et de chercher à punir la population pour son allégeance au parti. Sanaa al-Jack, porte-parole de la présidence du Conseil pour les secours et la reconstruction, tient à préciser que « le gouvernement refuse de politiser le dossier et fait tout pour dissiper les appréhensions à ce sujet. Le gouvernement dans toutes ses institutions est au service de ses citoyens et il ne leur demande rien, à part coopérer ». Elle indique que « sur les 118 963 unités partiellement ou totalement endommagées, 82 737 dossiers ont été traités », et qu’« au Liban-Sud on compte actuellement 3 866 chantiers de construction ». Elle ajoute aussi que « sur les 582 milliards de livres libanaises promis aux victimes des raids israéliens, 389 milliards ont déjà été déboursés et les chèques restants ont été signés et déposés à la Banque centrale ». La porte-parole admet toutefois qu’il y a eu des retards dans le versement des indemnités. Ces retards sont liés à des problèmes de cadastre, à l’inventaire des biens, aux évaluations des dommages contradictoires, à la vérification des données, aux formalités à remplir pour la Caisse des déplacés, sans parler des rouages labyrinthiques de l’administration libanaise. Et bien souvent, explique Sanaa al-Jack, les propriétaires de commerces, non inscrits au registre commercial, se heurtent à d’épineux problèmes. Il leur faut décliner les « documents justificatifs pour être indemnisés et le processus des formalités peut parfois être long ». 792 000m2 seront gérés par Waëd  Côté banlieue sud, la décison est finalement prise : les deux secteurs de Bir el-Abed et Roueiss, les rues Hadi Nasrallah et Ahmad Kassir ainsi que le « périmètre de sécurité » qui abritaient avant la guerre les sièges des principales institutions politiques, sociales et culturelles du Hezbollah, seront bâtis à neuf. L’opération, qui sera gérée par un nouvel organisme, Waëd  (Promesse), débutera prochainement. Plusieurs bureaux d’architecture et d’ingénierie de la capitale ont été sollicités pour dessiner les plans de 196 immeubles, parkings souterrains et parcs publics. Le projet, dont le coût est estimé à 370 millions de dollars, s’étendra sur 792 000 m2. Il sera financé par le gouvernement libanais qui versera 80 millions de livres libanaises par appartement détruit. Et comme M. Siniora a interdit la procuration, les sommes allouées iront directement aux ayants droit et non aux propriétaires des immeubles, et ce afin que les personnes ayant souffert de l’offensive israélienne puissent bénéficier pleinement de leurs droits. Le reste du financement sera assuré par le Hezbollah et les donations provenant des associations et institutions arabes et islamiques. Selon certaines sources, le Hezbollah, qui avait versé 12 000 dollars l’an dernier à chaque famille déplacée pour se remeubler et assurer un loyer, ajoutera une rallonge de 4 000 dollars en attendant la reconstruction des logements, qui prendra une année et demie. À Bint-Jbeil, le cas est particulier : des querelles pour savoir si le centre historique doit être réhabilité ou remplacé par des immeubles d’habitation et l’absence de nombreux propriétaires, émigrés pour la grande majorité, ont contribué à retarder la reconstruction du gros bourg par l’émirat du Qatar, qui a aussi promis de reconstruire Aïta el-Chaab, situé à quelques jets de pierre de la ligne frontalière. Dans cette localité, rasée à 95 % durant le conflit de juillet-août derniers, « les habitants ont reçu une bonne partie de leurs indemnités (trois versements sur quatre) et on peut dire que 70 % des logements ont été reconstruits », relève Sanaa al-Jack, ajoutant encore que les travaux de réhabilitation se poursuivent actuellement dans 278 bourgs et villages victimes des bombardements israéliens. (1) Voir L’Orient-Le Jour du jeudi 12 mars
«La République islamique d’Iran et l’émirat du Qatar vont nous aider à tout reconstruire et nous allons continuer à vivre sur cette terre. Les habitants seront récompensés pour leurs actions patriotiques, leur résistance et leur patience... Revenez dans un an, la reconstruction sera terminée », déclarait en septembre dernier Ali Bazzi, président de la municipalité de Bint-Jbeil,...