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Le Festival d’Avignon se raconte en images, dont celles d’Agnès Varda

Le Festival d’Avignon se raconte en images dans deux expositions, dont une illuminée par les clichés en noir et blanc d’Agnès Varda, qui fut la première photographe officielle du rendez-vous théâtral fondé il y a 60 ans par Jean Vilar, bien avant de s’imposer comme cinéaste. En marge de la programmation officielle, la Maison Jean Vilar présente jusqu’au 28 juillet une exposition « 60 ans, 60 portraits » montée en puisant notamment dans les collections de la Bibliothèque nationale de France. On y voit en grand les visages des quatre personnages sans qui le festival n’aurait pas vu le jour : Jean Vilar, René Char et la collectionneuse Yvonne Zervos, que le poète présenta au metteur en scène pour monter la première Semaine d’art en Avignon, ainsi que l’entreprenant maire communiste de l’époque, le docteur Georges Pons. Huit étudiantes ont aussi saisi des « Portraits d’aujourd’hui » pour dire Avignon (le festival, la ville) en 2007. Il y a là 29 photographies, du régisseur à la fleuriste, en passant par l’institutrice, chacune accompagnée d’un commentaire de l’intéressé(e), parfois drôle, tel ce commerçant relevant qu’« au festival, depuis deux ans, ils se mettent tous à poil », allusion sans doute aux corps triomphants de la programmation controversée de 2005. Plus sérieusement, l’exposition montre les 27 artistes très en vue réunis par le couple Zervos en 1947, immortalisés par les plus grands (Georges Braque ou Pablo Picasso par Robert Doisneau, Juan Gris par Man Ray, etc.). Alexander Calder est ainsi photographié, hilare avec un de ses mobiles à la main, par une certaine Agnès Varda. On ignore souvent que cette dernière fit ses premières armes, alors qu’elle avait tout juste 20 ans, comme photographe officielle du Festival d’Avignon, dès sa deuxième édition, en 1948. La jeune femme avait fait la connaissance de Jean Vilar par l’intermédiaire de son épouse Andrée et avait même été... la baby-sitter de leur premier enfant. Jusqu’en 1960, elle sera la seule photographe admise à côtoyer la troupe chaque été : de cette expérience à la fois singulière et collective, elle a tiré une exposition forte, « Je me souviens de Vilar en Avignon », présentée jusqu’au 27 juillet dans un cadre idoine, les vieilles pierres de la chapelle Saint-Charles. Le visiteur y croise des regards devenus célèbres – ceux de Philippe Noiret et Monique Chaumette, couple à la scène et à la ville, Jeanne Moreau, Daniel Sorano – et est toisé par la belle allure d’un Gérard Philipe – « prince lumineux », selon Agnès Varda – de cinq mètres de haut. Mais le cœur de la photographe devenue cinéaste penche pour Jean Vilar, son « acteur préféré » et un directeur d’une belle « exigence », et Maria Casarès, avec laquelle il formait un « duo emblématique ». Certes, Agnès Varda, 79 ans, se dit « mélancolique » en pensant à tous ces « êtres chers disparus ». Mais « je ne me sens pas comme une “has been” qui revient sur les lieux de ses crimes », a-t-elle confié avec malice lors d’une conférence de presse. Son regard sur le passé est profond et dénué de toute nostalgie, comme l’illustre encore l’autre exposition qu’elle donne au Festival d’Avignon 2007, un « Hommage aux Justes de France » en forme d’installation très contemporaine mêlant films et photographies. Benoît FAUCHET (AFP)

Le Festival d’Avignon se raconte en images dans deux expositions, dont une illuminée par les clichés en noir et blanc d’Agnès Varda, qui fut la première photographe officielle du rendez-vous théâtral fondé il y a 60 ans par Jean Vilar, bien avant de s’imposer comme cinéaste.
En marge de la programmation officielle, la Maison Jean Vilar présente jusqu’au 28 juillet...