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Actualités - CHRONOLOGIE

EN LIBRAIRIE Un dictionnaire rectifiant les fautes fréquentes dans la langue arabe « Les mille et une erreurs courantes » de Walid G. el-Najjar

Une langue est faite pour communiquer, véhiculer des mots, des sens et des émotions. Mais si elle est mal employée, elle risque de se détourner de son objectif initial. C’est dans cet esprit-là que Walid el-Najjar a conçu un ouvrage facile et simple à manipuler, qui vise à rectifier le tir en ajustant certaines distorsions flagrantes et courantes de la langue arabe et à faire respecter ses règles et ses principes. « Un projet qui a pris naissance fortuitement, il y a cinq ans, et qui a aujourd’hui finalement pris forme » confie Najjar. C’est en effet par hasard, lorsque son cousin, éminente figure du corps professoral, lui soumet un texte de discours en lui demandant de le lui corriger que Najjar recense quelques dizaines de fautes et réalise qu’elles sont effectivement très courantes. À la demande de ce même cousin, il essaye de réfléchir à d’autres termes, phrases ou mots qui sont souvent mal employés et il parvient à en trouver quelques centaines. Il ne s’arrêtera pas là puisque, poursuivant ce travail assidu, Walid Najjar va compiler et classer ces erreurs qui feront l’objet de corrections. Publié à la Librairie du Liban Publishers et divisé en neuf thèmes dont, entre autres, la ponctuation, la grammaire, le vocabulaire et les dérivés, l’ouvrage ressemble, par son objectif, à un dictionnaire, mais s’en distingue par sa composition. Neuf thèmes à découvrir Les erreurs ne sont pas classées en ordre alphabétique, mais selon la fréquence de leur emploi. C’est un chiffre indicatif placé à côté du terme qui renseigne sur cela. Ce chiffre est à son tour juxtaposé à un autre qui renvoie, à la fin de ce dictionnaire, à de plus amples explications. Il s’agit là donc de simplicité, de non-linéarité ; le tout adressé aux amoureux de la langue, à ceux qui aiment bien la châtier et, d’autre part, aux « curieux » qui veulent en savoir plus sur le mot. Pourquoi, se demande-t-on, ces erreurs sont-elles commises ? À cause d’un certain cumul et une certaine habitude à emprunter des voies faciles, répond Najjar qui poursuit que c’est avec l’aide de ses deux frères, qui entretiennent des rapports intimes avec le mot, qu’il a pu compléter cette liste des mille et une erreurs, titre faisant allusion aux Mille et une Nuits de la conteuse Shéhrazade. À titre d’exemple, Walid Najjar se demande pourquoi le mot téléphone ne serait-il pas emprunté à la langue française au lieu d’utiliser le terme en arabe « Hatef » ? Après tout, dit-il, la langue de Molière a beaucoup appliqué des mots arabes pour combler « ses trous de mémoire » ? Et d’expliquer que le mot en arabe est inapproprié. En effet, « Hatef » (en français chuchoteur) ne peut être le sujet d’un acte puisqu’il n’est qu’une machine, donc objet qui subit l’acte et ne le réalise pas. Si donc Najjar, détenteur d’un doctorat Nagib Mahfouz en lettres arabes, ose dans ce manuel émettre d’autres propositions, c’est parce que sa longue expérience d’enseignant dans maintes universités (Balamand, NDU) ou écoles (Mont La Salle, La Sagesse) et sa longue histoire d’amour avec la langue l’y autorisent. Cet amour, il entend le passer à travers cet ouvrage aux soucieux de la perfection. Un manuel qui est certes adressé aux gens de lettres et des médias, mais également à ces jeunes élèves qui doivent, dès les bancs de l’école, apprendre à respecter les principes de leur langue maternelle. Colette KHALAF
Une langue est faite pour communiquer, véhiculer des mots, des sens et des émotions. Mais si elle est mal employée, elle risque de se détourner de son objectif initial. C’est dans cet esprit-là que Walid el-Najjar a conçu un ouvrage facile et simple à manipuler, qui vise à rectifier le tir en ajustant certaines distorsions flagrantes et courantes de la langue arabe et à...