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Un peu plus de... Mais où sont donc passés les slows ?

Les nuits libanaises sont ce qu’elles sont. Qu’il vente, pleuve des bombes, que des voitures explosent, les nuits libanaises sont toujours aussi endiablées. Et c’est tant mieux. Qu’on se terre chez soi, qu’on invite des amis ou qu’on danse sur les tables, le vœu est le même : continuer à vivre, oublier dehors, conjurer le mauvais sort qui s’abat sur le Liban depuis deux ans. Alors oui, on danse. En plein air, sur une chaise, un bar… peu importe, on danse. Et le plus souvent, on danse seul ! Entouré de centaines de personnes, certes, mais seul. Seul au milieu de la foule, seul à sa propre table. Une solitude que vient perturber parfois une copine euphorique ou un macho, chemise ouverte sur son torse fraîchement épilé. On ne danse plus à deux. Ni un tango ni une valse et encore moins un slow ! On danse seul comme si on était devant son miroir… un déodorant à la main en guise de micro. Mais pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Il y a 20 ans à peu près, dans les années 80 (les trentenaires et les quadras me comprendront), les slows étaient branchés. On en dansait partout. Dans les boums, les « parties », les clubs, les soirées privées, il y avait toujours, à un moment ou à un autre, une lancée de slows. Une « sahbé », comme on dit. Avec ou sans quart d’heure américain. Quart d’heure quoi ? Si si, souvenez-vous, c’était quand, pendant un quart d’heure, les filles invitaient les garçons à danser un slow… Et c’était – comme d’habitude – la plus courageuse qui arrivait à ses fins. Mais où sont donc passés les slows ? Pourquoi n’y en a-t-il plus du tout dans les soirées et les boîtes ? Pourquoi ces slows chantés par James Blunt ou Robbie Williams ne s’écoutent-ils plus que dans nos I-Pod ou en début de soirée ? Pourquoi ? Comment font-ils les jeunes aujourd’hui ? Les moins jeunes aussi. Comment font-ils sans Total Eclipse of the Heart ou Careless Whisper pour aborder quelqu’un ? On sait, ils s’envoient des SMS. Et ce n’est pas bien « glam » tout ça. Rappelez-vous Sophie Marceau dans La boum (1 et 2)… elles sont devenues mythiques les scènes de slow, un walkman collé sur les oreilles. Reality et Your Eyes comme bande-son et le tour était joué pour tous les jeunes minets de l’époque. Les slows sont passés aux oubliettes et, à trois heures du matin, quand la soirée bat toujours son plein, les DJ en remettent une couche ! Et que je t’envoie de la techno (pour que l’on consomme encore et encore pour durer plus longtemps) ou de l’oriental pour enflammer les filles. Il n’y a plus de place pour les slows. Une fois la soirée terminée, notre soirée terminée, on descend de ce « roof » en plein air qui marche si bien et on rentre chez soi. Les lumières sont toujours aussi violentes, la musique toujours aussi rythmée et les gens aussi déchaînés. La seule pause que l’on s’octroie, c’est un passage dans un « furn » pour manger une « mankouché ». Pas un slow, pas une danse langoureuse, pas un collé-serré. Rien ! Pas de chuchotement dans l’oreille de son partenaire sur Eternal Flame. Pas de rendez-vous donné pendant qu’on dansait sur Purple Rain, qu’on s’étreignait sur Lady in Red. Les slows, on les a laissés pour les mariages. Comme si une danse à deux ne devait avoir lieu qu’une fois. Le grand jour, point barre. C’est bien triste tout ça… Et si on y remédiait en refaisant des soirées slows ? Comme ça tous les célibataires s’en donneront à cœur joie. Les couples aussi…
Les nuits libanaises sont ce qu’elles sont. Qu’il vente, pleuve des bombes, que des voitures explosent, les nuits libanaises sont toujours aussi endiablées. Et c’est tant mieux. Qu’on se terre chez soi, qu’on invite des amis ou qu’on danse sur les tables, le vœu est le même : continuer à vivre, oublier dehors, conjurer le mauvais sort qui s’abat sur le Liban depuis...