CULTURE - Décision sans précédent, un parc naturel à Oman retiré de la prestigieuse liste L’Unesco étend le patrimoine mondial à douze nouveaux sites

Au moins 12 nouveaux sites ont été ajoutés à la liste du patrimoine mondial de l’humanité, dont l’opéra de Sydney et la ville de Bordeaux en France, par l’Unesco dont le comité ad hoc est réuni en Nouvelle-Zélande. Parmi les nouveaux sites figure aussi « la ville archéologique de Samarra » en Irak, immédiatement classée en péril. Toutefois, l’Unesco a annoncé une décision sans précédent, celle de retirer un site de sa prestigieuse liste. Il s’agit d’un parc naturel à Oman abritant une espèce rare d’antilope. Dans un communiqué publié à Paris, l’organisation a annoncé le classement de 10 sites dans la liste du patrimoine mondial: l’ensemble du Fort rouge de Delhi (Inde), la mine d’argent de Iwani Ginzan et son paysage culturel au Japon, les forteresses parthes de Nisa (Turkménistan), le parc national du Teide (Espagne), les forêts primaires de hêtres des Carpates (Slovaquie et Ukraine), l’écosystème et paysage culturel relique de Lopé-Okanda (Gabon), le paysage culturel et botanique du Richtersveld (Afrique du Sud), le site de Twyfelfontein (Namibie), ainsi que Diaolou et les villages de Kaiping (Chine). Le comité a aussi approuvé l’extension du site naturel Jungfrau-Aletsch- Bietschhorn en Suisse. La mairie de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, a annoncé de son côté hier que la ville avait été également inscrite au patrimoine mondial. Le vignoble de Lavaux (ouest de la Suisse) a lui aussi été inscrit sur la liste, ont indiqué les autorités locales. Le Comité du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) est réuni depuis le 23 juin et jusqu’au 2 juillet à Christchurch (Nouvelle-Zélande) pour sa session annuelle. Il doit se prononcer cette année sur 45 demandes de classement et l’Unesco rend publiques ses décisions avec quelques heures de décalage, accordant la primeur aux responsables des sites concernés. C’est dans le cadre de cette session que les îles Galapagos (Équateur), premier site à avoir été inscrit en 1978 sur la liste du patrimoine mondial, ont été déclarées mardi patrimoine en péril. Classée au patrimoine mondial et aussitôt déclarée en péril, Samarra (en Irak) fut le siège d’une puissante capitale islamique qui régna sur les provinces de l’Empire abbasside, qui s’étendit pendant un siècle de la Tunisie à l’Asie centrale. L’Unesco a souligné que « 80 % de la ville reste à mettre au jour ». Le mausolée de Samarra, qui est l’un des lieux saints les plus vénérés par les chiites, a été frappé par un attentat le 13 juin. Autre site nouvellement classé, l’opéra de Sydney est l’une « des œuvres architecturales majeures du XXe siècle », selon l’Unesco, qui précise que l’édifice « exerce depuis sa construction une grande influence sur le monde de l’architecture ». À Delhi, l’ensemble du Fort rouge « représente l’apogée de la créativité moghole ». Les forteresses parthes de Nisa au Turkménistan constituent « l’une des plus anciennes et importantes cités de l’Empire parthe », souligne l’Unesco. Le volcan du Teide sur l’île de Tenerife est le point culminant d’Espagne (3 718 m). Son site « est d’importance mondiale car il témoigne des processus géologiques qui sous-tendent l’évolution des îles océaniques », estime l’organisation. La liste du patrimoine mondial compte plus de 800 sites, naturels ou architecturaux, présentant une « valeur universelle exceptionnelle ». Toutefois, l’Unesco a annoncé hier avoir retiré, pour la première fois depuis sa création, un site de sa liste du patrimoine mondial, à la suite de la décision du sultanat de Oman de réduire de 90 % la superficie du sanctuaire de l’oryx arabe. Cette décision est sans précédent, a expliqué l’organisation dans un communiqué. Le communiqué précise que le sultanat de Oman a été « largement consulté » sur cette question, mais sans succès. « En 1996, la population d’oryx arabes sur le site s’élevait à près de 450 individus, mais elle s’est depuis réduite à 65, dont seulement quatre couples reproducteurs, ce qui rend son avenir incertain », souligne le texte. Le Comité du patrimoine estime aussi que « les projets de prospection d’hydrocarbures détruiraient la valeur et l’intégrité du bien, qui abrite également d’autres espèces en danger, comme la gazelle d’Arabie ou l’outarde houbara ».