L’indispensable réveil Gaby Jean CHAMI

L’émission sur cheikh Pierre Gemayel, réalisée par Georges Ghanem sur la chaîne de télévision LBCI, illustre des événements importants de la fin du siècle passé et démontre une fois de plus que l’histoire du Liban ne fait que se perpétuer. On ne peut que constater qu’à chaque élection présidentielle, des conflits à répétition surgissent. À la fin de chaque mandat, les candidats à la présidence sont plus nombreux que les programmes proposés à exécuter durant les six années du nouveau règne. Les candidats se disent tous fin prêts à tout faire rien que pour accéder à Baabda. Malheureusement pour les Libanais désintéressés et sincères, leurs plus proches voisins ont bien compris l’enjeu qui, à chaque élection, se présente. Ce reportage télévisé montre aussi que l’indépendance de 1943 a été obtenue en partie par les Libanais, car les dirigeants britanniques cherchaient à forcer la France mandataire à évacuer le pays. Mais là n’est pas le point le plus important. Car une fois l’indépendance acquise, il n’y a pas eu de lois claires concernant les trois présidences, pas plus que pour les frontières sud et nord du pays, l’aéroport, le port. Il ne faut pas oublier aussi la fonction publique, la qualité et le professionnalisme du candidat, sans prendre en considération sa religion uniquement ou le parti auquel il adhère. Il faut le constater avec regret : les partis libanais vivent de l’unique oxygène de leurs chefs et en même temps de leurs rivaux, sans présenter souvent des programmes nationaux. Sans parler des luttes de clans qui ont fait plus de mal que de bien à l’ensemble des Libanais, et aux chrétiens en particulier. En cette phase pénible par laquelle passe le pays et malgré toutes les souffrances qu’ils endurent, il revient aux Libanais eux-mêmes de décider s’ils veulent continuer à se faire tuer inutilement, à accepter de continuer à constituer la porte d’accès à Baabda, à décider de faire du Liban une nation au vrai sens du mot. Et non plus un terrain d’assaut pour les multiples occupants du pays. Car, il faut le constater avec regret, les chefs politiques, à tout le moins la plupart d’entre eux, ne semblent avoir d’autre souci que d’accéder au pouvoir à n’importe quel prix. Les bases nationales ne devraient-elles pas enfin se réveiller ? Gaby Jean CHAMI Article paru le Vendredi 29 Juin 2007