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Société - La Brésilienne Cristini Couto remporte la compétition Les transsexuels espagnols ont élu leur première « Miss internationale »

Les transsexuels espagnols ont élu mardi soir leur première « Miss internationale », la Brésilienne Cristini Couto, dans un pays à l’avant-garde en matière de lois en faveur des transsexuels et homosexuels. Bikini, tenue décontractée puis robe de soirée. Sur de la musique techno-latino, les dix candidates effectuent tous les défilés de rigueur. Une nuance... à l’ouverture du concours, la candidate numéro 1, en tenue de cabaret, ose les seins nus. « Le niveau est très élevé, elles sont toutes très belles », affirme Carla Antonelli, coordinatrice de la section des transsexuels du Parti socialiste espagnol et coorganisatrice de l’événement. Maigres, rondes, brunes ou blondes platines, les candidates viennent de plusieurs pays : Espagne, Venezuela, Brésil... Elles sont désignées par des numéros et se font appeler par leur nom de scène. L’événement, premier du genre organisé en Espagne, est présenté par « Deborah Hombres » (« celle qui dévore les hommes » en espagnol, NDLR), célèbre transsexuelle espagnole, présentatrice de télévision à ses heures. Moment phare de la soirée, organisée dans une salle du parc du Retiro, au cœur de la capitale, les trois chansons interprétées par Dana International, chanteuse pop israélienne et transsexuelle qui avait remporté en 1998 le concours Eurovision de la chanson avec la chanson Diva. Peu à peu l’ambiance monte dans le public. Un groupe de Vénézuéliens crie pour la numéro 10. Sharon, transsexuelle équatorienne qui n’a pas été sélectionnée pour la finale, est déçue par l’organisation : « Ils n’interrogent pas les candidates. » Après un quart d’heure de délibération, le jury rend son verdict. C’est la numéro 1, la Brésilienne Cristini Couto, qui est élue. Émue et souriante, elle reçoit l’écharpe et une couronne à paillettes. « C’est la plus belle soirée de ma vie, je suis très reconnaissante », confie à l’AFP, dans le plus pur style des « Miss », Cristini, 23 ans. Comme pour tout concours de beauté, « on leur demande juste d’être belles, pas intelligentes », plaisantait avant le début du concours la chanteuse Alaska, star de la Movida madrilène, connue pour ses cheveux orange. Mais plus qu’une fête, ce concours « est une excellente vitrine, pour que tout le monde voie que les transsexuels sont des personnes comme les autres », souligne la chanteuse espagnole, membre d’honneur du jury de « Miss transsexuelle internationale ». Organisé à quatre jours du défilé de l’Europride, à laquelle les organisateurs attendent à Madrid 2,5 millions de personnes, ce concours est aussi le moment de rappeler qu’il reste « encore beaucoup à faire » pour l’intégration des transsexuels, explique Carla Antonelli. L’Espagne fait pourtant figure de pionnière en la matière. Elle est devenue en juillet 2005 l’un des rares pays à autoriser le mariage entre homosexuels, leur permettant aussi d’adopter des enfants. Et depuis mars dernier, les transsexuels peuvent changer civilement de sexe et d’identité sans passer par une opération chirurgicale préalable. « Malgré les lois, les mentalités sont en retard en Espagne. Les gens restent très homophobes, comme s’ils étaient encore ancrés dans les années 80 », affirme Satine, travesti madrilène de 37 ans. À l’élection de Miss transsexuelle, c’est surtout une autre mesure, toute récente, qui semble surtout émouvoir les filles : « à partir de l’an prochain, les transsexuels pourront se présenter au concours de Miss et Mister Espagne », se réjouit Satine.

Les transsexuels espagnols ont élu mardi soir leur première « Miss internationale », la Brésilienne Cristini Couto, dans un pays à l’avant-garde en matière de lois en faveur des transsexuels et homosexuels.
Bikini, tenue décontractée puis robe de soirée. Sur de la musique techno-latino, les dix candidates effectuent tous les défilés de rigueur. Une nuance... à l’ouverture du...