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La communauté internationale souligne la nécessité de contrôles plus efficaces Le lien entre ressources naturelles et conflits débattu à l’ONU

Le Conseil de sécurité de l’ONU a affirmé lundi la nécessité de contrôles internationaux plus efficaces pour empêcher que l’exploitation illégale des ressources naturelles n’alimente les conflits dans les zones instables de la planète. Lors d’un débat présidé par le ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Gucht, dont le pays assume en juin la présidence tournante du Conseil, 34 orateurs ont mis en lumière le lien entre ressources naturelles et conflits armés, notamment en Afrique. La lutte pour le contrôle de richesses naturelles comme les diamants, le pétrole, l’eau, le bois et bien d’autres a joué un rôle fondamental dans les guerres civiles au Liberia, en Sierra Leone, République démocratique du Congo (RDC), Côte d’Ivoire, Angola et dans la province soudanaise du Darfour. Le Conseil a ensuite adopté une déclaration soulignant le rôle que les missions de maintien de la paix de l’ONU peuvent jouer dans ces pays pour aider les gouvernements à « empêcher que l’exploitation illégale de ces ressources n’alimente les conflits ». Le Conseil a également évoqué le « rôle essentiel » que la Commission de consolidation de la paix, créée l’an dernier, peut jouer, avec d’autres organes de l’ONU, pour aider ces gouvernements « à leur demande, à assurer que les ressources naturelles deviennent un moteur de développement durable » après les conflits. Il a aussi souligné que le secteur privé devait assumer ses responsabilités en adoptant « un comportement responsable » tel que défini par les directives de l’OCDE. M. de Gucht a affirmé que la nécessité d’une bonne gestion des ressources naturelles était particulièrement grande en RDC, ancienne colonie belge au cœur de l’Afrique dont le sous-sol recèle des millions de tonnes de minéraux précieux : diamants, or, zinc, manganèse, uranium et niobium. La RDC possède également les plus importantes réserves de cuivre du monde, ainsi que 80 %, selon les estimations, des réserves mondiales de tantale – aussi appelé coltan – un métal utilisé dans de nombreuses technologies de pointe, et plus de 60 % des réserves de cobalt. Le pays a été ravagé de 1998 à 2003 par un conflit dans lequel sept armées étrangères ont été impliquées et qui a fait plus de 2,5 millions de morts. Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires politiques, Lynn Pascoe, a souligné que d’importants enseignements pour combattre de telles pratiques avaient été tirés de l’imposition de sanctions ciblées en Angola, Sierra Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Soudan et RDC. L’ambassadeur d’Afrique du Sud, Dumisani Kumalo, a mis en relief le rôle de mouvements rebelles « qui ont pu obtenir accès (pour ces ressources) aux marchés du monde développé ». « Les courtiers, transitaires, banques internationales et entreprises multinationales sont donc un élément essentiel de ce débat, a-t-il affirmé. Les gouvernements de ceux qui commercent avec les rebelles, les trafiquants et les marchands d’armes doivent aussi être tenus responsables des actes de leurs entreprises à l’étranger. » Son homologue américain, Zalmay Khalilzad, a estimé que « la gestion équitable des ressources (était) un aspect essentiel de toute reconstruction d’après-conflit » dans ces pays. Plusieurs orateurs se sont félicités de la mise en place à l’instigation de l’ONU du processus de Kimberley, qui regroupe plus de 70 pays et exige qu’ils certifient que leurs exportations de diamants bruts ne contiennent pas de pierres de contrebande provenant de zones de conflit.



Le Conseil de sécurité de l’ONU a affirmé lundi la nécessité de contrôles internationaux plus efficaces pour empêcher que l’exploitation illégale des ressources naturelles n’alimente les conflits dans les zones instables de la planète.
Lors d’un débat présidé par le ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Gucht, dont le pays assume en juin la...