Un deuxième ministre israélien se prononce pour des négociations avec le Hamas au sujet du soldat Shalit Au lendemain du sommet de Charm el-Cheikh, le quartette se réunit à Jérusalem

Des représentants des quatre principaux acteurs internationaux au Proche-Orient se sont réunis hier à Jérusalem pour la première fois depuis la prise du pouvoir du Hamas à Gaza, au lendemain d’un sommet israélo-arabe qui n’a permis aucune percée significative. La rencontre s’est tenue au consulat des États-Unis à Jérusalem-Ouest alors que des informations circulent sur une possible nomination du Premier ministre britannique sortant Tony Blair comme émissaire international du quartette au Proche-Orient. « Je ferai tout ce que je peux pour aider à ce qu’on parvienne à (un) règlement » du conflit israélo-palestinien, a déclaré ce dernier à Londres alors que les rumeurs sur sa désignation imminente allaient bon train. La nomination du Premier ministre britannique sortant n’a pas été annoncée au terme de cette réunion. Mais le secrétaire d’État adjoint américain David Welch, lors d’une visite à Ramallah, a laissé entendre qu’elle le serait « dans les heures à venir ». À Moscou, le président russe Vladimir Poutine a espéré hier que le Premier ministre britannique utiliserait son expérience au service de « la résolution de problèmes internationaux actuels », a annoncé son service de presse dans un communiqué. À la rencontre du quartette à Jérusalem ont participé Marc Otte, représentant de la Commission européenne pour le processus de paix au Moyen-Orient, l’envoyé spécial russe pour le Proche-Orient Sergeï Iakovlev, le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU Michael Williams et M. Welch. Aucune déclaration n’a été faite à l’issue de la réunion. Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rencontré hier son homologue israélienne Tzipi Livni à Tel-Aviv. Il doit aussi s’entretenir aujourd’hui avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas. À l’issue de sa rencontre avec Mme Livni, le ministre russe a affirmé que la Russie était contre le principe de « diviser pour conquérir » dans les territoires palestiniens, en référence à la crise entre le Fateh et le Hamas dans la bande de Gaza. Cette activité diplomatique survient au lendemain du sommet de Charm el-Cheikh (Égypte) auquel ont participé MM. Abbas et Olmert ainsi que le président égyptien Hosni Moubarak et le roi Abdallah II de Jordanie. Au cours de cette rencontre destinée à renforcer la position de Mahmoud Abbas en Cisjordanie pour faire face aux islamistes du Hamas, après leur prise de pouvoir à Gaza le 15 juin, M. Olmert a annoncé la libération prochaine de 250 prisonniers du Fateh, mouvement de Mahmoud Abbas. Cette question des prisonniers est très sensible pour les Palestiniens, dont plus de 11 000 sont détenus par Israël. Dans les médias, le sommet de Charm el-Cheikh a été relégué dans les pages intérieures par la cassette enregistrée de Gilad Shalit, le soldat israélien enlevé en juin 2006 par des groupes palestiniens, rendue publique par le Hamas. Le Yediot Aharonot publie un sondage, qui montre qu’une forte majorité d’Israéliens (61 %) est prête à accepter la libération de « centaines de prisonniers palestiniens y compris des meurtriers » en échange de celle de Gilad Shalit. Dans ce contexte, un deuxième ministre israélien s’est prononcé hier pour des négociations avec le Hamas en vue d’une libération de Shalit. « Je crois qu’au moyen de négociations directes, il y a des chances de parvenir avec eux (le Hamas) à un accord », a déclaré à la radio militaire le ministre de l’Habitat, Meir Sheetrit, membre du parti centriste Kadima d’Olmert. Le vice-Premier ministre Eli Yishaï avait tenu lundi des propos similaires, peu après la diffusion par le Hamas d’un message sonore du soldat, un an jour pour jour après son enlèvement. Outre la libération de prisonniers, M. Olmert a promis lors du sommet des mesures visant à améliorer les conditions de vie des habitants de Cisjordanie. Paris a souhaité hier « davantage de gestes » de la part d’Israël en direction des Palestiniens à l’occasion du sommet de Charm el-Cheikh, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.