SIGNATURE À l’Arche de Noé, rue Sadate, à 17h00 Leila Bsat et ses « Mémoires de voyages »

Parce que chaque pays visité éveille en elle beaucoup de souvenirs, Leila Bsat a construit son premier livre, Mémoires de voyages, autour de la Birmanie, l’Ouzbékistan, Alep, les oasis égyptiennes, l’Éthiopie, hauts lieux de l’histoire explorés au cours des voyages organisés par Jacqueline Ayoub pour les « Amis du musée » de l’Université américaine de Beyrouth (AUB), mais aussi de ses séjours au Maroc et à Jérusalem. Plusieurs raisons l’ont poussée à entreprendre cette initiative : « D’une part, j’adore plonger dans les récits des voyageurs d’Orient, dévorer les guides touristiques, les livres et les magasines spécialisés, et il m’arrivait très souvent d’écrire pour le News Letter de l’AUB le compte rendu de nos pérégrinations. À chaque fois, Mostafa, mon mari, me poussait à développer ces articles et à les rassembler dans un recueil (... ) J’ai soumis les premières épreuves à Chadia Tuéni qui, très enthousiasmée, m’a vivement encouragée à publier l’ouvrage. » Aujourd’hui, c’est fait. Mémoires de voyages vient de paraître, en anglais, aux éditions an-Nahar. L’auteur le signera ce soir, à partir de 17 heures, à l’Arche de Noé, rue Sadate. Leila Bsat a été secondée par Leila Musfi (graphic designer), Lara Captan (illustration) et Joyce Saïd (chargée de la publication). Le livre est conçu comme un outil privilégié pour garder la mémoire de l’expérience et transmettre au lecteur moult informations engrangées, au fil des ans, dans les villes, les provinces et les contrées les plus reculées. Et les plus insolites. Il ne s’agit pas de la version banale d’un guide touristique. Sous la plume féminine, les lieux se transforment en miroir de l’âme. L’auteur excelle dans l’art de truffer ses récits d’anecdotes et de rencontres, de peindre l’atmosphère de chaque pays, son paysage et ses particularités, ainsi que d’ordonner les couleurs, les odeurs et les saveurs des marchés, ces concentrés d’humanité et de ce qu’elle consomme. En mettant l’accent sur les moments forts, Leila Bsat transporte le lecteur à travers les pays. À Jérusalem, où elle découvre « l’endurance morale » du peuple palestinien. En Ouzbékistan, où la magnificence des chefs-d’œuvre Timourides de Samarkand, qui sont jetés comme autant de points d’exclamation et qui attestent d’« une période grandiose dans l’histoire de l’islam ». En Birmanie, ce sont principalement les groupes et cultures ethniques et leur « ferveur pour le culte » qui la fascinent. Au fil des pages, elle raconte avec sensibilité et grâce la misère noire de l’Éthiopie, mais aussi « la dignité de son peuple » avant de dérouler le sable, le sable brûlant, le sable à perte de vue dans les oasis égyptiennes et ses sculptures mouvantes aux couleurs changeantes ; les dunes de sable, entassées par les vents, hautes comme des minarets. « L’Égypte est grandiose », écrit-elle. Au Maroc, allant à la rencontre des Berbères aux portes du désert, elle n’a pas regretté de se lever à l’aube pour siroter un thé à la menthe et contempler le disque rose du soleil au-dessus des gigantesques dunes de Merzouga. En bref, de l’est (Birmanie) vers l’ouest (Maroc), « c’est presque l’aventure de la route de la soie que j’ai voulu parcourir avec le lecteur. Une route qui est en réalité un lien inter-mondes, le lien par excellence entre l’Orient et l’Occident, et la voie millénaire où cheminèrent, au fil des âges et des caravanes, les grands courants d’échanges et de pensées entre l’Empire du Milieu et la Méditerranée. » Leila Bsat offre dans ce carnet de voyages son appétit du monde. Elle fait saliver, rêver et donne l’envie de plaquer la « grisaille » houleuse pour aller vers un pays sans guerre civile, sans crise économique et sans terrorisme... Mais cet ailleurs existe-t-il  encore ? May MAKAREM