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Actualités - CHRONOLOGIE

Irak - Le bloc de Moqtada Sadr boycotte le Parlement ; quatre mosquées sunnites attaquées Le mausolée chiite de Samarra à nouveau frappé par un attentat

Les deux minarets du mausolée chiite de Samarra, au nord de Bagdad, ont été détruits hier dans un attentat, à peine plus d’un an après la destruction du dôme dans une attaque similaire, faisant craindre une nouvelle flambée de violences confessionnelles en Irak. Les autorités ont immédiatement imposé un couvre-feu illimité à Bagdad et à Samarra, ville sunnite située à 120 km au nord de Bagdad. « L’effondrement des deux minarets a été provoqué par des bombes placées à leur base », a affirmé le lieutenant Omar Ghalib, de la police de Samarra. « Les deux minarets ont été détruits vers 9h », a précisé l’armée américaine, indiquant que les explosions n’avaient pas fait de victimes. Selon un témoin, les deux explosions se sont produites hier à quelques minutes d’intervalle. « J’ai entendu d’énormes explosions et j’ai vu qu’un des minarets était par terre. Sept minutes plus tard, une autre explosion s’est produite et l’autre minaret s’est écroulé », a assuré ce témoin, sous le couvert de l’anonymat. Selon le correspondant de l’AFP, les forces américaines et irakiennes se sont déployées autour du site. Une brigade supplémentaire de l’armée irakienne a été envoyée dans la ville par les autorités, a affirmé le porte-parole de l’armée américaine, le général Kevin Bergner. « Nous avons arrêté un groupe de terroristes et nous les interrogeons », a déclaré le général Abdul-Karim Khalaf, porte-parole du ministère de l’Intérieur, sans préciser s’ils étaient suspectés d’avoir perpétré l’attaque. La destruction du dôme de ce mausolée, qui abrite les tombeaux de Ali al-Hadi et de Hassan al-Askari, les dixième et onzième imams du chiisme, dans un attentat le 22 février 2006, avait été l’étincelle qui avait provoqué une explosion des violences confessionnelles en Irak. Samarra est un lieu de pèlerinage vénéré des chiites, d’autant plus que c’est dans cette ville qu’a disparu le 12e imam, « l’imam caché ». Les condamnations et les appels au calme n’ont pas tardé à se multiplier en Irak et à travers le monde. Le Premier ministre irakien, Nouri-al Maliki, a demandé « de ne pas donner une chance aux terroristes et de rester unis dans la lutte contre ceux qui enflamment les passions confessionnelles », ajoutant qu’une enquête allait être lancée. Le président Jalal Talabani et le vice-président sunnite Tarek ont également condamné l’attaque. Des centaines de personnes ont manifesté dans les villes chiites de Nassiriya, Kerbala, Najaf, Samawa et Bassora, contre cet attentat, ont rapporté des correspondants de l’AFP. Le grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité religieuse du chiisme irakien, a lui aussi dénoncé « ce crime haineux » et demandé aux « croyants d’être patients et de se retenir de se venger contre des innocents et les sites religieux des autres ». Mais quelques heures après l’attentat de Samarra, quatre mosquées sunnites ont été la cible d’attaques à Iskandariya, à 60 km au sud de Bagdad, et dans la capitale irakienne. À Washington, la Maison-Blanche a appelé les Irakiens à l’union contre les extrémistes et condamné « avec force » l’attentat. « Nous espérons qu’il n’y aura pas de nouvelle vague » de violences après cette « provocation » portant « toutes les marques distinctives d’el-Qaëda », a déclaré son porte-parole, Tony Snow. La ministre britannique des Affaires étrangères, Margaret Beckett, a, elle, « condamné fermement une tentative flagrante de fomenter davantage de violences interreligieuses et de division au sein du peuple irakien ». La France a de son côté exprimé sa « profonde préoccupation » et le Qatar a dénoncé un acte « contraire aux préceptes de l’islam et aux valeurs humaines ». Mais le chef radical chiite Moqtada Sadr, qui a appelé les Irakiens à « trois jours de deuil », a rejeté la responsabilité de cet attentat sur les Américains. Et les députés de son mouvement ont annoncé qu’ils suspendaient leur participation au sein du Parlement « jusqu’à ce que le gouvernement prenne des mesures fortes pour reconstruire le mausolée ». Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a lui aussi accusé les forces américaines en Irak d’être à l’origine de cet attentat. « Vous compliquez la situation en soutenant ces actions », a-t-il dit dans un discours diffusé sur la télévision iranienne. Par ailleurs, l’armée américaine a annoncé hier la mort de trois militaires. Enfin, cinq policiers kurdes ont été tués dans un attentat-suicide dans la province de Diyala, au nord-est de Bagdad.

Les deux minarets du mausolée chiite de Samarra, au nord de Bagdad, ont été détruits hier dans un attentat, à peine plus d’un an après la destruction du dôme dans une attaque similaire, faisant craindre une nouvelle flambée de violences confessionnelles en Irak.

Les autorités ont immédiatement imposé un couvre-feu illimité à Bagdad et à Samarra, ville sunnite...