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Chine La fête aux IPO va continuer de battre son plein en 2007

L’année 2007 n’égalera sans doute pas en valeur le record de 2006 pour les introductions en Bourse de sociétés chinoises, mais l’engouement pour les IPO ne se dément toujours pas et devrait, selon les économistes, perdurer malgré la crainte d’une exagération de l’intérêt des investisseurs. Les banques chinoises restent à la fête. L’action de la Bank of Communications, cinquième groupe bancaire du pays, a connu mi-mai un accueil en fanfare pour son premier jour de cotation à la Bourse de Shanghai en s’envolant de 80 %. L’action A de BoCom se négociait récemment autour de 14 yuans, contre un cours d’introduction de 7,90. La banque a levé 25,2 milliards de yuans (2,4 milliards d’euros), quatrième plus grosse IPO chinoise. « Le rallye des 18 derniers mois à la Bourse de Shanghai s’explique bien sûr par la croissance des profits des entreprises chinoises, mais surtout par des facteurs d’ordre réglementaire », souligne Jean-Charles Sambor, économiste chez TCW, filiale américaine de SGAM (Societe Generale Asset Management). « Le marché profite de la récente réforme des titres non négociables, de l’amélioration de la qualité des entreprises cotées et notamment des IPO », ajoute-t-il. Les introductions de banques chinoises suscitent toutes depuis 2005 un engouement sans faille, les investisseurs espérant profiter par leur intermédiaire du boom économique du pays, faisant fi des mesures des autorités visant à freiner la flambée des liquidités et du crédit. La septième banque chinoise Citic a débarqué à son tour en Bourse en avril et son cours a quasiment doublé depuis son introduction. L’IPO grâce à laquelle elle a levé 4,45 milliards d’euros reste la plus grosse réalisée dans le monde depuis le début de l’année, selon Dealogic et Reuters. « 2007 devrait être encore une année dynamique sur les marchés de capitaux chinois, même si aucune introduction en Bourse de taille comparable à celle d’ICBC ou de BOC ne soit vraiment attendue », prévoit Bernard Gainnier, associé chez PricewaterhouseCoopers. Actions A et Actions H L’indice de référence de la Bourse de Shanghai ne cesse de battre des records malgré ses minikrachs du printemps, et il a inscrit un nouveau plus haut absolu pas plus tard que lundi dernier. L’ancien président de la Fed Alan Greenspan a eu beau mettre en garde contre une « correction spectaculaire » des marchés actions chinois, la réaction boursière est restée limitée. Une étude de PricewaterhouseCoopers publiée le mois dernier souligne que la performance des marchés financiers chinois en 2006 a été exceptionnelle avec une valeur cumulée record de 62 milliards de dollars levée par les opérations d’introduction en Bourse, plus que les 48 milliards levés aux États-Unis. Les méga-introductions de la Banque industrielle et de commerce de Chine (ICBC), première banque du pays, et de la Banque de Chine (BOC), la numéro deux, y sont pour beaucoup. L’IPO de l’ICBC, également la première double introduction à Hong Kong (actions H) et à Shanghai et Shenzhen (actions A), s’est chiffrée à 22 milliards de dollars. Elle a fait tomber le record précédent de l’opérateur télécoms japonais NTT Docomo qui tenait depuis 1998. L’an dernier, 140 sociétés chinoises se sont introduites en Bourse, la taille moyenne d’une opération a grimpé de 70 % et la capitalisation totale du marché chinois a bondi de 79 % par rapport à 2005, ajoute l’étude, un boom qui fait craindre à certains que l’engouement pour les IPO soit devenu excessif. « Le problème avec toutes les bulles, c’est qu’on ne découvre souvent qu’elles s’étaient formées que lorsqu’elles éclatent », relève Sambor. Les autorités chinoises sont certes préoccupées par de tels niveaux record, et notamment pas les PER très élevés (entre 30 et 50), mais n’ont pas eu jusqu’ici la main trop lourde. Autre particularité locale, les actions A se traitent avec une prime très juteuse par rapport aux titres H équivalents, 66 % pour BoCom, 48 % pour la BOC et 30 % pour l’ICBC, notamment parce que les actifs à la disposition des investisseurs restent bien plus rares à Shanghai et Shenzhen qu’à Hong Kong. « La situation finira par se dégonfler, mais il ne s’agira pas d’une descente aux enfers », poursuit Sambor. « En outre, la correction restera sans doute cantonnée au Shanghai A, et la Bourse de Hong Kong pourrait du coup en profiter. » « Les statistiques montrent que les marchés financiers chinois n’ont pas encore atteint leur plein potentiel », prévoit Gainnier. Il en veut pour preuve que si leur capitalisation totale a bel et bien bondi à 107 % du PIB national en 2006, contre 71 % en 2005, on reste toujours en dessous des 152 % des marchés britanniques et aux 148 % des marchés américains.
L’année 2007 n’égalera sans doute pas en valeur le record de 2006 pour les introductions en Bourse de sociétés chinoises, mais l’engouement pour les IPO ne se dément toujours pas et devrait, selon les économistes, perdurer malgré la crainte d’une exagération de l’intérêt des investisseurs.
Les banques chinoises restent à la fête. L’action de la Bank of Communications,...