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Regards croisés de photographes sur Chandigarh, Brasilia et Le Havre

Le musée André Malraux du Havre consacre son exposition d’été à l’architecture urbaine contemporaine vue au travers du regard de photographes qui ont travaillé sur Brasilia, Chandigarh et Le Havre, trois villes neuves emblématiques du XXe siècle. Un immeuble au milieu de champs au pied de l’Himalaya (Chandigarh), quatre bâtiments officiels se détachant sur fond de lande désertique (Brasilia) et un escalier monumental donnant sur une ville neuve (Le Havre) : ces trois clichés sont l’œuvre de Lucien Hervé, le seul photographe à avoir travaillé sur ces trois villes à leur naissance dans les années 50. Cet artiste d’origine hongroise dont, Le Corbusier disait qu’il avait « l’œil d’un architecte », sert de fil conducteur à cette exposition qui marque le second anniversaire du classement du Havre au patrimoine mondial de l’humanité. « Ces trois villes de trois continents ont en commun d’avoir été construites par trois des plus importants architectes de ce siècle : Niemeyer pour Brasilia, Le Corbusier pour Chandigarh et Perret pour Le Havre », souligne Annette Haudiquet, conservatrice du musée Malraux. Chandigarh a été bâtie pour devenir la capitale du Penjab indien après la perte de Lahore devenue pakistanaise au moment de la partition de l’Empire des Indes en 1947. Brasilia a été voulue par les dirigeants du Brésil pour refermer la page de la colonisation portugaise en se dotant d’une capitale moderne. Quant au Havre, la plus grande ville de l’Hexagone détruite au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle a été reconstruite par l’État français en béton armé en rompant résolument avec les souvenirs de la cité ancienne. Dans cette exposition, le regard de Lucien Hervé est régulièrement confronté avec ceux d’une dizaine d’autres photographes plus jeunes qui ont travaillé sur ces villes ces dernières années. Leurs photos nous montrent que Brasilia, Chandigarh et Le Havre se sont patinées, que la végétation a adouci le caractère très minéral de leurs débuts et que leurs habitants se sont approprié à leur manière les lieux. Tous ces photographes, français, brésiliens ou indiens, se sont surtout intéressés au cœur des villes, là où se trouvent les signes monumentaux du pouvoir et l’urbanisme le plus élaboré. Mais de-ci de-là apparaît une réalité moins esthétique comme ces marges de pauvreté à Chandigarh vues par Emmanuelle Blanc ou ce SDF saisi par Arthur Monteiro alors qu’il pousse un caddy chargé de ses maigres affaires à Brasilia. Pour s’affranchir de cette réalité contrastée, certains photographes n’hésitent pas à en inventer une autre, au risque de choquer les architectes. Ainsi, Stéphane Couturier, en juxtaposant deux images, donne à voir une Chandigarh colorée telle que peut-être il la rêve. (Portraits de villes, Brasilia, Chandigarh, Le Havre. Exposition au musée André Malraux du Havre jusqu’au 16 septembre) Dominique AUBIN (AFP)
Le musée André Malraux du Havre consacre son exposition d’été à l’architecture urbaine contemporaine vue au travers du regard de photographes qui ont travaillé sur Brasilia, Chandigarh et Le Havre, trois villes neuves emblématiques du XXe siècle.
Un immeuble au milieu de champs au pied de l’Himalaya (Chandigarh), quatre bâtiments officiels se détachant sur fond de lande...