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CORRESPONDANCE – Le ténor Thomas Quasthoff au faîte de la gloire lyrique Un talent de baryton qui a surmonté tous les handicaps WASHINGTON- Irène MOSALLI

Thomas Quasthoff fait partie des grands noms de l’art lyrique dans le monde. On le retrouve sur les scènes d’opéras prestigieux, ses CD sont partout des best-sellers et il est un coach très recherché. Sa voix a pu s’imposer malgré les obstacles et les handicaps qu’il a eu à surmonter. Né en 1959, ce ténor-basse allemand a un registre qui lui permet d’interpréter aussi bien des cantates baroques de Bach que des improvisations de jazz. Amoureux des contrastes et des nuances, il a fait des lieds son cheval de bataille. Les débuts de Quasthoff ont été des plus durs. Enfant de la thalidomide (médicament pris dans les années 50 par les femmes enceintes pour arrêter les nausées), il est né avec de multiples malformations. Sa taille n’a pas dépassé 1,20 mètre à cause d’un mauvais développement des os qui a aussi provoqué l’arrêt de la croissance des bras. Ce qui ne l’a pas empêché, enfant, de chanter continuellement. Pour lui, c’était plutôt un jeu, comme quand les petits font du foot ou apprennent la guitare. « Personne à cette époque ne s’attendait à ce que je fasse une carrière », a-t-il confié lors d’une interview télévisée. Surtout qu’il s’est d’abord vu refuser l’entrée au conservatoire de Hanovre, étant dans l’impossibilité de jouer du piano. Il choisit alors de prendre des cours privés d’art vocal puis fait des études de droit durant trois ans. Suit un travail d’annonceur à la radio durant six ans et de doublage pour la télévision. Le pont entre le lied et le jazz Son talent s’imposera en 1988 quand il gagnera un concours important à Munich qui lui vaudra les éloges du célèbre baryton Dietrich Fisher-Dieskau. De là, sa carrière a pris un tournant fulgurant. En 2000, il reçoit le Grammy Award pour sa prestation, en duo, avec la soprano Anne Sofier von Otter d’un lied de Mahler. Il était accompagné par l’Orchestre symphonique de Berlin sous la direction de Claudio Abbado. En 2004, il est également lauréat du Grammy Award, cette fois en chantant Schubert. Il récidive une troisième fois en 2006 avec une cantate de Bach. Entre-temps, il fait en 2003 un excellent début sur scène en incarnant Don Fernando dans l’opéra Fidelio au Festival de Salzbourg. Continuellement sollicité par les grands orchestres de renommée internationale, Thomas Quasthoff a chanté sous la direction de Claudio Abbado, Daniel Barenboïm, sir Colin Davis, Bernard Haitink, Mariss Jansons, Kurt Masur, Seiji Ozawa, sir Simon Rattle, Helmuth Rilling, Christian Thielemann et Franz Welser-Möst. On se l’arrache aussi pour profiter de son autre grand talent, celui d’enseignant qu’il a d’abord pratiqué à l’Académie de musique de Demtold (Allemagne). Actuellement, il est professeur à l’école de musique Hanns Eisler de Berlin. Tout récemment, il a été l’un des invités de marque d’un atelier d’art lyrique organisé par le Carnegie Hall. Parmi ses étudiants se trouve le baryton Ken Masur qui n’est autre que le fils du célèbre chef d’orchestre Kurt Masur.  Il y a loin des accents lyriques et intimistes du lied aux rythmes chauffants et électrisés du jazz. Thomas Quasthoff fait aisément le pont entre ces deux musiques. L’an dernier, il a sorti un Jazzalbum et, au Carnegie Hall, il s’est produit dans un même registre lors d’un récital intitulé American Songbook.
Thomas Quasthoff fait partie des grands noms de l’art lyrique dans le monde. On le retrouve sur les scènes d’opéras prestigieux, ses CD sont partout des best-sellers et il est un coach très recherché. Sa voix a pu s’imposer malgré les obstacles et les handicaps qu’il a eu à surmonter.
Né en 1959, ce ténor-basse allemand a un registre qui lui permet d’interpréter aussi bien des...