Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

V comme vendetta, la tradition du « tha’r » d’hier à aujourd’hui

Le meurtre de Ziad Kabalan et Ziad Ghandour transpirait l’ingérence politique, certes. Mais c’était aussi une affaire de vendetta, un linge sale de famille, lavé en public, qui a horrifié le Liban. La vengeance est pourtant de moins en moins pratiquée, que ce soit dans le Akkar, au Hermel, à Baalbeck ou dans les coins repliés de la plaine. Mais elle a connu ses jours de gloire. Qui la pratiquait et quelles en sont les règles ? Entre les cazas de Baalbeck et du Hermel vit un cheikh âgé de plus de quatre-vingts ans. Il a porté les armes contre les forces mandataires françaises. Il a guerroyé, avec ses frères, son oncle et ses cousins, contre les forces de l’ordre libanaises dans la neige du plateau de la Békaa. Cheikh Niazi Dandache a vécu son enfance et son adolescence dans la honte de n’avoir pas vengé son père assassiné. À vingt ans, il a pris son « tha’r ». « Vous ne pouvez pas marcher la tête haute tant que vous n’avez pas vengé votre père », dit-il. Niazi Dandache garde une cicatrice au crâne suite aux confrontations au sein de son clan, dont l’enjeu était la « za’ama », le leadership du clan, dans les années 80. « Il y a près de vingt-cinq ans, pour mettre un terme aux interminables représailles, nous avons tenu une réunion pour toutes les « aachayer » de la région (dont les Aallaw, Nassereddine, Jaafar, Chamas, Zeaïter) et nous avons interdit les représailles. Seul le meurtrier devait être tué et le cycle des vendettas s’arrêter à ce dernier ». Le dernier des Mohicans raconte.
Le meurtre de Ziad Kabalan et Ziad Ghandour transpirait l’ingérence politique, certes. Mais c’était aussi une affaire de vendetta, un linge sale de famille, lavé en public, qui a horrifié le Liban. La vengeance est pourtant de moins en moins pratiquée, que ce soit dans le Akkar, au Hermel, à Baalbeck ou dans les coins repliés de la plaine. Mais elle a connu ses jours de gloire. Qui la...