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Le président russe propose aux USA de déployer leurs missiles en Turquie ou en Irak Poutine marque un point, mais sa proposition reste floue

Le président russe Vladimir Poutine a marqué un point face à Washington en proposant une solution de remplacement au bouclier antimissile américain en Europe, mais celle-ci reste embryonnaire et suppose une improbable coopération russo-américaine, estiment des analystes. Farouchement opposé à ce projet de bouclier, le maître du Kremlin a proposé jeudi à son homologue américain George W. Bush lors du sommet du G8 de développer ensemble une défense antimissile à partir d’une station-radar située en Azerbaïdjan (ex-URSS). « Tout le système que nous pourrons créer couvrira non seulement une partie de l’Europe, mais toute l’Europe sans exception », a-t-il assuré. Le bouclier américain est destiné à prévenir de potentielles frappes iraniennes, selon Washington. S’il a fait sensation avec cette proposition après des semaines de rhétorique de guerre froide, le président russe est resté plus flou sur la façon dont ce système commun pourrait être mis en œuvre. Il a seulement suggéré hier que les États-Unis déploient leurs missiles intercepteurs « dans le Sud », en Turquie ou en Irak, et non plus en Pologne comme ils le prévoient actuellement, ce que la Russie ressent comme une menace à ses portes. En proposant de s’appuyer sur un radar existant en Azerbaïdjan, Moscou essaie aussi de dissuader Washington d’en construire un ultrasophistiqué en République tchèque qui permettrait « d’espionner » la Russie jusque dans l’Oural, selon le Kremlin. Pour Evgueni Volk, analyste à la Fondation américaine Heritage à Moscou, le président russe a lancé cette proposition avant tout à des fins « politiques et de propagande », afin de reprendre l’initiative et de creuser l’opposition, notamment en Europe, au bouclier américain. « Je peux difficilement imaginer que les États-Unis donnent leur assentiment. La proposition est formulée d’une telle manière que Washington la refusera », estime-t-il. Vladimir Evseev, expert stratégique à l’Institut d’économie mondiale et de relations internationales à Moscou, est plus mesuré, estimant que ce radar offre une « bonne base » de discussion, mais que tout dépendra de la « volonté politique » de Moscou et Washington. Il met surtout en garde contre les risques d’un tel accord pour l’Azerbaïdjan, allié des États-Unis et riverain de l’Iran, qui verrait d’un mauvais œil une telle concentration stratégique à ses frontières. Parallèlement, le Premier ministre britannique Tony Blair a indiqué avoir déclaré hier au président russe Vladimir Poutine que « les gens commencent à avoir peur » en Occident face à l’évolution de la Russie aujourd’hui. Faisant le point devant la presse d’un entretien en tête à tête qu’il venait d’avoir avec M. Poutine en marge du G8, M. Blair a souligné que le chef de l’État russe s’était plaint de ce qu’à ses yeux « la Russie n’est pas traitée correctement par l’Occident ».


Le président russe Vladimir Poutine a marqué un point face à Washington en proposant une solution de remplacement au bouclier antimissile américain en Europe, mais celle-ci reste embryonnaire et suppose une improbable coopération russo-américaine, estiment des analystes.
Farouchement opposé à ce projet de bouclier, le maître du Kremlin a proposé jeudi à son homologue...