Iran Le gouvernement prend ses distances avec le mariage temporaire

Le gouvernement iranien a pris ses distances hier vis-à-vis du ministre de l’Intérieur, qui a estimé que la coutume du « mariage temporaire », pratique suivie dans l’islam uniquement par les chiites, devait être encouragée pour éviter les relations sexuelles hors mariage. Le porte-parole du gouvernement a déclaré que le ministre, Mostafa Pour-Mohammadi, avait commenté le sujet à titre personnel, en tant que religieux. M. Pour-Mohammadi, cité par le quotidien centriste Kargozaran, avait estimé la semaine dernière que la coutume du mariage temporaire, connue en farsi sous le nom de « sigheh », représentait la manière adéquate de répondre aux besoins sexuels de la jeunesse dans une société islamique. « L’islam a des solutions pour tous les problèmes humains et le mariage temporaire est une solution à ce type de problème », a-t-il dit. Ces remarques ont suscité de nombreux commentaires dans la presse, certains théologiens estimant que le mariage temporaire portait atteinte à la famille et ne remédiait à aucun problème de société. Soixante pour cent des 70 millions d’Iraniens ont moins de 30 ans. L’âge moyen du mariage a grimpé à 30 ans pour les hommes et 26 pour les femmes, selon des estimations non officielles. La société iranienne est devenue très répressive ces dernières années. Des milliers de femmes ont été mises en garde contre leurs vêtements « non islamiques » et des centaines de « voyous » arrêtés pour avoir eu un comportement « débridé ». Selon la charia, la loi islamique en vigueur en Iran depuis la révolution de 1979, les relations sexuelles hors mariage sont interdites et passibles de flagellation ou de lapidation. Le mariage temporaire est un contrat qui permet à un homme et une femme d’être mariés pour une durée variant entre une heure à quatre-vingt-dix-neuf ans.