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Actualités - CHRONOLOGIE

Négociations - Le Premier ministre israélien aurait envoyé une lettre secrète à Bachar el-Assad Olmert serait prêt à évacuer le Golan contre la paix avec la Syrie

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert se montre de plus en plus enclin à renouer le dialogue avec la Syrie, se disant prêt, selon la presse israélienne d’hier, à évacuer le Golan en échange de la paix. Citant un diplomate impliqué dans les négociations, le Yediot Aharonot révèle que M. Olmert a récemment adressé des messages secrets en ce sens au président syrien Bachar el-Assad par l’intermédiaire de dirigeants de Turquie et d’Allemagne. « Je sais qu’un accord de paix avec la Syrie m’obligera à ramener la souveraineté de la Syrie sur le plateau du Golan, et je suis prêt à assumer mes responsabilités en vue d’établir la paix entre nous », affirme M. Olmert dans l’un de ces messages, selon le Yediot Aharonot. « Je voudrais que vous me disiez si en échange d’un retrait israélien du Golan, la Syrie serait prête à remplir ses obligations : défaire progressivement son alliance avec l’Iran, le Hezbollah et les groupes terroristes palestiniens, et mettre fin à son soutien au terrorisme », y ajoute-t-il. Damas n’a pas réagi à l’offre d’Ehud Olmert, poursuit l’auteur de l’article. Mais un diplomate de haut rang à l’ambassade de Syrie à Londres, cité par le quotidien qatari al-Sharq, a nié que Damas ait reçu une invitation pour débuter des négociations de paix avec Israël, que ce soit des États-Unis ou d’aucune autre partie. Selon le Yediot, Washington aurait donné en avril son feu vert à Ehud Olmert dans un entretien téléphonique le 24 avril, pour renouer les négociations avec Bachar el-Assad pour tenter de rompre l’axe Damas-Téhéran. La radio publique israélienne a toutefois indiqué que le président américain a écarté à ce stade toute médiation de son pays. MM. Olmert et Bush doivent se retrouver le 19 juin à Washington. Principal allié d’Israël, les États-Unis accusent la Syrie de soutenir les insurgés irakiens et de déstabiliser le Liban, lui imposant des sanctions économiques en 2004. Les négociations de paix entre la Syrie et Israël, parrainées par Washington, avaient été suspendues en janvier 2000. Pour les reprendre, Damas avait exigé un engagement préalable d’Israël à se retirer du Golan jusqu’aux lignes du 4 juin 1967, mais le Premier ministre de l’époque Ehud Barak, confronté à une forte opposition interne, avait refusé de lui fournir une telle assurance. Interrogé par l’AFP, Yanki Galanti, porte-parole de M. Olmert, a répondu : « Nous ne pouvons ni démentir ni confirmer ces révélations du Yediot. » Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a toutefois rappelé qu’Israël avait manifesté de longue date l’intention de restituer le plateau, site stratégique qui domine la vallée du Jourdain. Les propos prêtés à M. Olmert ont suscité une levée de boucliers de l’opposition israélienne de droite. « Il (Olmert) n’a pas reçu de mandat pour ordonner un retrait du Golan. Ses initiatives sont dangereuses, il sera très difficile de les stopper », a déclaré aux journalistes, Guidéon Saar, chef du groupe parlementaire du Likoud. « Olmert est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir », a renchéri Zevoulon Orlev, député du Parti national religieux. Il faisait allusion à l’impopularité du Premier ministre, empêtré dans une série de scandales et sévèrement critiqué par le rapport intérimaire d’une commission d’enquête gouvernementale sur sa conduite de la guerre au Liban en 2006. Interrogé par la radio publique, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Eli Yishaï, du parti Shass orthodoxe, s’est en revanche dit prêt à des concessions territoriales « pour épargner les vies d’Israéliens ». Il a appelé M. Assad à venir à Jérusalem, à l’instar du défunt président égyptien Anouar Sadate qui a signé la paix avec Israël en 1979 et a en contrepartie récupéré le Sinaï, conquis en 1967. Mercredi, M. Olmert avait affirmé lors d’une réunion du cabinet de sécurité que son pays « veut la paix avec la Syrie », dans un apparent message d’apaisement après des informations alarmistes de la presse israélienne faisant état d’une possible guerre entre les deux pays. « Notre position est la même. Nous sommes prêts à reprendre les négociations de paix, nous voulons agir pour la paix. Nous suivons de près les déclarations » israéliennes, a dit le lendemain une source officielle syrienne. Selon un sondage publié par le journal Maariv, 74 % des Israéliens sont sceptiques sur les intentions de paix de Damas, contre 17 % qui y croient. En revanche, 48 % des Israéliens approuvent la reprise de pourparlers sur l’avenir du Golan, contre 45 % qui y sont hostiles.

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert se montre de plus en plus enclin à renouer le dialogue avec la Syrie, se disant prêt, selon la presse israélienne d’hier, à évacuer le Golan en échange de la paix.


Citant un diplomate impliqué dans les négociations, le Yediot Aharonot révèle que M. Olmert a récemment adressé des messages secrets en ce sens au président...