Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE - Shakespeare dans la culture populaire américaine à la Folger Library Des produits alimentaires aux « musicals » de Broadway WASHINGTON, d’Irène MOSALLI

Une boîte de choux de Bruxelles mise sur le marché en 1928 sous le label « Falstaff », nom qui avait déjà été utilisé pour la mouture d’un cigare, et « Rosencrunch et Guilden Pop » (personnages de Hamlet) sont aujourd’hui la marque d’un pop sucré… Ces produits qui se vendent au pays de l’Oncle Sam, ainsi que beaucoup d’autres références terre à terre au grand dramaturge anglais, font partie d’une exposition organisée par la Folger Library à Washington sous le titre « Shakespeare dans le mode de vie américain ».  Alors que cette année a été, à Washington, l’occasion d’un festival d’une envergure sans précédent (d’une durée de six mois), dédié à l’art shakespearien, cette exposition occupe une place insoupçonnée : Shakespeare comme ingrédient essentiel de la culture américaine populaire. Les 150 objets qu’elle donne à voir révèlent les mille et une manières dont cette fascination a opéré : livres, gravures, albums, affiches, puzzles, portraits, caricatures, dessins publicitaires, etc. En mer et dans la vie politique Cette présence remonte loin dans le temps. Dans les années 1800, ses ouvrages se trouvaient dans toutes les bibliothèques familiales. Et même en mer. Relevé dans l’exposition : un document datant de 1848, relatant la présentation sur un baleinier des mers du Sud de scènes de la tragédie Othello. Il est un vestige marin moins heureux : un chandelier en étain qui se trouvait sur un navire transportant des pionniers, le Sea Venture, ayant fait naufrage près des îles Bermudes. Les récits des rescapés étaient arrivés jusqu’à Londres et ils ont été intégrés, notamment, dans la pièce shakespearienne La tempête. De même que l’on retrouve l’évocation de la fameuse bataille qui s’était déroulée en plein cœur de New York, en 1849, et qui avait été provoquée par la rivalité entre deux acteurs shakespeariens. Plus tard, au XXe siècle, et en des temps plus calmes, les théâtres de Broadway avaient affiché des comédies musicales. Le jazz a été également contaminé avec Duke Ellington, qui avait composé et interprété une suite intitulée Une telle douce tempête. La vie politique américaine a fait la part belle au dramaturge anglais. Le président Abraham Lincoln le citait souvent. Et lorsque Franklin D. Roosevelt se demandait s’il allait postuler pour un troisième mandat présidentiel, un caricaturiste l’a montré sous les traits de Hamlet se posant la légendaire question. Puis il y a eu une pièce de théâtre intitulée MacBird, une actualisation de Macbeth, adaptée à l’Administration du président Lyndon Johnson. À noter que cette exposition se tient dans le plus grand temple shakespearien du monde, la Folger Library de Washington, qui contient le plus grand nombre de livres et autres documents ayant trait à l’écrivain. Elle avait été fondée en 1932 par deux passionnés de Shakespeare, Henry et Emily Folger, qui avaient passé leur vie à préparer cette collection qui lui est consacrée. Aujourd’hui, la Folger Library abrite plus de 256 000 ouvrages, 60 000 manuscrits, 250 000 affiches, 200 peintures à l’huile et 50 000 dessins, aquarelles, gravures et photographies. Son autre trésor, des instruments de musique anciens, des costumes et des films.
Une boîte de choux de Bruxelles mise sur le marché en 1928 sous le label « Falstaff », nom qui avait déjà été utilisé pour la mouture d’un cigare, et « Rosencrunch et Guilden Pop » (personnages de Hamlet) sont aujourd’hui la marque d’un pop sucré… Ces produits qui se vendent au pays de l’Oncle Sam, ainsi que beaucoup d’autres références terre à terre au...