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PORTRAIT D’ARTISTE - Professeur au Conservatoire de Paris Pour Marc Succar, « la musique parle au cœur, en touchant même au spirituel… »

L’amour de la musique de père en fils… Il y a sans nul doute de la graine de musique, profonde et indéracinable, chez les Succar. Une mélodie du bonheur qui berce plus d’une génération dans l’art de manier les notes, de les assembler, de les traduire, entre rigueur et exigence envers soi-même, en un langage à la fois unique et universel. Tous les mélomanes libanais connaissent fort bien Toufic Succar pour sa présence, ses prestations et son talent dans le paysage musical libanais. Digne fils de son père qui aura été, en 1948, le premier élève libanais de cette institution, Marc Succar, né en 1969 à Beyrouth et installé dans la Ville lumière depuis 1976, est aujourd’hui nommé, à partir de septembre 2007, professeur de formation musicale pour les élèves instrumentistes ainsi que pour les élèves ingénieurs du son au Conservatoire de Paris. Prestigieuse institution, l’une des plus importantes en France et au monde dans la hiérarchie de l’enseignement musical, fondée en 1795, pendant la révolution française. Et Marc Succar de préciser, par courrier électronique : « Il se trouve sur le site de la Villette, à côté de la Cité de la musique. Chaque année, des centaines de jeunes musiciens venus du monde entier tentent de réussir le concours d’entrée. Et s’il y a toujours beaucoup de postulants, il y a peu d’admis… Depuis plus de 200 ans, les plus grands musiciens français sont passés par cet établissement. Parmi ces compositeurs et interprètes on cite volontiers, entre autres bien entendu, Berlioz, Bizet, Debussy, Ravel et, plus près de nous, Messiaen, Boulez, le trompettiste Maurice André, le flûtiste J. P. Rampal, les mythiques pianistes Marguerite Long et Samson François, les violonistes Ivry Gitlis, Christian Ferras, Pierre Amoyal, Augustin Dumay… Liste un peu longue peut-être, mais certainement guère exhaustive. Sans oublier de dire que dans ce même établissement se sont formés mon père (probablement le premier à avoir été admis au Conservatoire de Paris !) et ma mère, ainsi que Abdel Rahman el-Bacha, l’organiste Naji Hakim, Jacqueline Tabet (actuellement violoniste à l’OSNL et professeur au Conservatoire national supérieur de musique de Beyrouth) ainsi que le jeune Libanais Simon el-Ghaiche, en période de formation. En espérant toujours, souligne le jeune professeur Succar, que tous ces musiciens pourront contribuer à donner du Liban une autre image que celle d’un pays en guerre… » Le solfège, grammaire du langage musical… Pour ce jeune Libanais, qui a toujours baigné dans un univers musical, féru de Schubert mais aussi de Brahms, Bach, Mozart, Schumann et Debussy, avec une propension particulière pour les romantiques, « définir la musique est difficile. La musique est une langue, au même titre qu’une langue vivante. Elle parle directement au cœur, avec une dimension autre, qui touche même au spirituel… » Après avoir suivi des études générales qui l’ont mené au bac littéraire en 1987 et aux études musicales, aussi bien instrumentales (violon, avec un diplôme de fin d’études de la ville de Paris) que techniques, Marc Succar, bardé de plusieurs prix et de diplômes avec mention « très bien », explique : « C’est sur le plan théorique que j’ai poussé le plus loin mes études. En effet, j’ai intégré le Conservatoire de Paris dès 1984, dans la classe de solfège spécialisé. Le solfège est en quelque sorte l’étude de la “grammaire” de la musique qui permet à un apprenti musicien de développer son oreille et sa capacité de lecture et d’écriture rapide. Puis, à partir de 1988, ce fut le tour des classes d’analyse, harmonie, contrepoint, fugue, polyphonie de la renaissance et orchestration, autant de disciplines aux nom et contenu énigmatiques pour un non-initié et que l’on groupe sous l’appellation de “classes d’écriture” et dans lesquelles on apprend, par l’analyse et l’imitation, à approfondir le langage musical des grands maîtres du passé. Ce qui permet à un interprète de mieux comprendre les œuvres qu’il est amené à jouer et à un compositeur de prendre exemple sur ses illustres prédécesseurs pour se forger sa propre personnalité créatrice… Mes nombreux professeurs (dont François Zygel) m’ont tous transmis une solide technique musicale, un grand amour de la musique, ainsi que le goût de la rigueur et de l’exigence envers soi-même, autant de qualités indispensables pour devenir un musicien de haut niveau et que j’essaie à mon tour de transmettre à mes élèves... » Si la musique a une place prépondérante et marquante dans la vie du jeune professeur dont les sérieuses préoccupations pédagogiques sont évidentes, elle n’est guère exclusive, car Marc Succar confesse, par ailleurs, « avoir naturellement et heureusement d’autres centres d’intérêt. Je suis passionné d’astronomie, dit-il, je joue aux échecs en club, je collectionne les timbres et je suis amateur de bandes dessinées, en particulier Tintin dont je connais les albums à peu près par cœur… » Edgar DAVIDIAN
L’amour de la musique de père en fils… Il y a sans nul doute de la graine de musique, profonde et indéracinable, chez les Succar. Une mélodie du bonheur qui berce plus d’une génération dans l’art de manier les notes, de les assembler, de les traduire, entre rigueur et exigence envers soi-même, en un langage à la fois unique et universel. Tous les mélomanes libanais...