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Union nationale et dialogue, ou la couverture d’une double hypocrisie

Unité nationale ? Dialogue ? Deux invitations magiques, qui séduisent tout homme à la courte mémoire qui se demande : « Mais qu’attendent donc les responsables (majorité) pour nous sortir de la crise ? » Or les responsables ont dit plus d’une fois : « Nous avons déjà proposé à l’opposition de former un gouvernement d’union nationale, mais “ ils ” n’en ont pas voulu. » Et quelle est la raison de ce refus ? C’est que l’opposition n’a pas varié de son exigence majeure, formulée depuis des mois : avoir au gouvernement le tiers de « blocage », qui lui donne le pouvoir discrétionnaire de « bloquer » tout acte gouvernemental. Rien que ça ! Si l’observateur qui pose la question ci-dessus fait mine d’oublier cette exigence non négociable du Hezbollah, c’est de l’hypocrisie. Il n’y a pas d’autre terme. Quant au dialogue, Hassan Nasrallah l’a déjà rejeté depuis son discours-fleuve d’avril (an-Nahar du 10/4/07). Il avait dit : « D’accord pour le dialogue, mais vous me donnez d’abord satisfaction pour mes demandes – notamment le tiers de blocage – ensuite nous commençons le dialogue. » Le numéro deux du Hezb, cheikh Naïm Kassem, a déclaré, s’adressant à la majorité : « Si vous parlez d’un dialogue dont sortirait une solution, commencez par exécuter des mesures pratiques effectives, pour que le dialogue ne soit pas une perte de temps (ou plutôt une dilapidation) » (an-Nahar du 20/4/07). Le responsable des relations internationales dans le Hezb, Nawaf Moussawi, a été encore plus clair : « Ce que nous entendons dire au sujet du dialogue n’est que perte (dilapidation) de temps » (an-Nahar du 3/6/07). Or le gouvernement se comporte comme si l’opinion avait toujours présentes en mémoire les demandes non négociables du Hezb, et se contente de les rappeler en passant, au cours d’un entretien. Et le public continue de se dire : « Mais pourquoi ne s’entendent-ils pas, du moment que l’opposition y est favorable ? » Les responsables devraient réfuter les propos adverses par un communiqué complet, expliquant clairement la situation. Un tel communiqué devrait être lu obligatoirement aux bulletins de toutes les stations de TV. Ainsi, nous en finirions alors avec ces hypocrisies qui empoisonnent l’atmosphère. Mais tant que les opposants appliqueront la doctrine de Voltaire « mentez encore et encore, il en restera toujours quelque chose », l’opinion restera toujours perplexe, malgré son approbation générale de la politique du gouvernement. Albert SARA

Unité nationale ? Dialogue ? Deux invitations magiques, qui séduisent tout homme à la courte mémoire qui se demande : « Mais qu’attendent donc les responsables (majorité) pour nous sortir de la crise ? »
Or les responsables ont dit plus d’une fois : « Nous avons déjà proposé à l’opposition de former un gouvernement d’union nationale, mais “ ils ” n’en ont pas voulu....