Russie Kasparov salue le changement d’attitude de l’Europe sur le « régime Poutine »

Le responsable du mouvement d’opposition russe L’Autre Russie et ancien champion du monde d’échecs Garry Kasparov a salué hier le changement d’attitude de l’Occident, en particulier de l’Europe, vis-à-vis du « régime » du président russe Vladimir Poutine. Après avoir longtemps fustigé le « silence » des leaders occidentaux sur le gouvernement russe, l’opposant déclare dans un entretien au quotidien espagnol El Pais que l’attitude de l’Occident vis-à-vis de Moscou « s’améliore ». « On l’a vu à Samara, où pour la première fois l’Europe s’est prononcée durement contre le régime actuel », vendredi à l’occasion du sommet UE-Russie, souligne M. Kasparov. L’UE et la Russie se sont quittées sur un constat général de désaccord à l’issue d’un sommet qui, loin d’apaiser les tensions, s’est soldé par des échanges acerbes sur la démocratie et les droits de l’homme. « Je crois que cela arrive parce qu’ils ont compris ce que représente le gouvernement de Poutine. À vrai dire, c’est tout ce dont nous avons besoin : que l’Occident reconnaisse qu’en Russie, le gouvernement n’est pas démocratique », déclare l’opposant. « Le régime de Poutine a des éléments féodaux, des traits de l’État corporatiste de Mussolini et aussi des caractéristiques propres à l’Espagne franquiste et aux dictatures oligarchiques latino-américaines », estime encore M. Kasparov. L’ancien champion d’échecs juge cependant que Poutine décidera de quitter le Kremlin et pourrait s’ensuivre une « crise politique très sérieuse à la fin de l’année ». M. Kasparov confie encore craindre pour sa vie et explique que s’il doit prendre un vol de la compagnie d’État russe Aeroflot, il « ne mange ni ne boit rien » de ce qu’on lui donne à bord.