Plus de 6 0 % de fumeurs parmi les jeunes

Médecins et chercheurs dans le domaine de la santé publique ont tiré la sonnette d’alarme face aux résultats effrayants d’une étude montrant que plus de 60 % des jeunes Libanais de 13 à 15 ans fument. Menée par Afifi Soueid, de l’Université américaine de Beyrouth, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’étude a été présentée dans le cadre des travaux de la XLIe Assemblée médicale du Moyen-Orient (MEMA). L’étude a été conduite auprès de 3 314 élèves de cinquante écoles réparties sur l’ensemble du territoire libanais. Elle montre que plus de 80 % des fumeurs actuels se jettent sur le narguilé, « davantage accepté par les parents que la cigarette ». « Une action rapide doit être entamée, d’autant que l’usage du narguilé augmente au sein de la population jeune », insiste l’étude, soulignant que les personnes qui fument le narguilé auront par la suite recours à la cigarette et vice versa. Les recherches médicales ont déjà montré que le narguilé est aussi nocif que la cigarette et que l’avis populaire selon lequel l’eau filtre « les toxines trouvées dans la fumée » est entièrement infondé et faux. Il s’agit, selon l’étude, d’informations tronquées auxquelles ont recours les commerçants pour promouvoir le tabac du narguilé. Les spécialistes, qui identifient des dizaines de substances cancérigènes dans la fumée de cigarette, insistent sur la nécessité de développer des politiques antitabac. Pour lutter contre le tabagisme, ils soulignent l’importance d’implémenter la Convention internationale sur le contrôle du tabac de l’OMS, ratifiée par plus de 150 pays dont le Liban. Ils appellent de même à réviser à la hausse les prix des paquets de cigarettes et de la publicité sur le tabac, d’autant que plus de deux millions de personnes meurent chaque année dans les pays en développement des conséquences d’une maladie liée au tabagisme. Un chiffre qui frôlera les sept millions en 2030 et les 10 millions à l’échelle mondiale.