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À peine né, le ministère de l’Identité nationale vivement critiqué

Ministère de la « honte », « insultant pour les immigrés » : le ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, voulu par le président Nicolas Sarkozy pour mieux maîtriser l’immigration en France, a été vivement critiqué par des associations et l’opposition socialiste. Revendiquant une nouvelle approche de la question de l’immigration, M. Sarkozy a ajouté à l’intitulé de ce ministère : « L’Intégration » et « Le Codéveloppement ». Ce grand ministère, annoncé vendredi, a été confié à l’un des très proches de M. Sarkozy, Brice Hortefeux. Il doit regrouper des services en charge des étrangers jusqu’à présent dispersés entre quatre ministères (Cohésion sociale, Intérieur, Justice, Affaires étrangères). Le jour de son élection le 6 mai, M. Sarkozy a répété qu’il entendait mener vis-à-vis de l’Afrique une politique de développement « ambitieuse » mais aussi « une politique d’immigration maîtrisée », critiquée par certains pays comme le Mali ou le Congo. M. Sarkozy, ex-ministre de l’Intérieur, avait soulevé une vive polémique en annonçant durant sa campagne sa volonté de créer ce ministère, le Parti socialiste l’accusant de vouloir attirer les voix des électeurs d’extrême droite qui ont voté majoritairement pour lui au second tour. L’ancienne ministre centriste Simone Veil, figure de la politique française et qui a soutenu M. Sarkozy, avait dit n’avoir pas « du tout aimé cette formule très ambiguë ». Néanmoins, 55 % des Français s’étaient déclarés favorables à la création d’un tel ministère. L’intéressé avait expliqué que « la politique de l’immigration, c’est l’identité nationale de la France dans trente ans ». « Ceux qui nous rejoignent doivent la respecter, tout en apportant ce qu’ils sont », avait-il dit. Le Parti socialiste a adressé dès jeudi une « mise en garde solennelle » au nouveau Premier ministre François Fillon contre un ministère qui « porterait gravement atteinte à la cohésion sociale de notre pays ». « Assimiler l’immigration à une menace potentielle pour l’identité de la France est insultant pour les immigrés et leurs familles et contraire à notre tradition républicaine », s’est insurgé le PS. Plusieurs associations antiracistes et humanitaires sont également montées au créneau. Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) a estimé qu’il s’agissait d’une « provocation intolérable », appelant « à rendre illégitime ce ministère de la honte ». « Lier immigration et identité nationale comporte le risque évident de stigmatisation des étrangers contraire à l’objectif proclamé d’intégration », a dénoncé le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD). « Inacceptable » et « honte » sont les mots utilisés par l’historien Patrick Weil, spécialiste des questions d’immigration, l’un des huit universitaires qui ont annoncé vendredi, en signe de protestation, leur démission des instances officielles de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI) dont l’ouverture est prévue courant 2007. Ce ministère signifie « inscrire l’immigration comme “problème” pour la France et les Français dans leur être même », s’insurgent ces personnalités, dans un texte commun. M. Sarkozy est à l’origine de lois durcissant les conditions d’entrée et de séjour en France et s’est félicité de l’augmentation de 140 % entre 2002 et 2006 du nombre de clandestins raccompagnés aux frontières (82 000 dont 26 000 en 2006). La France compterait aujourd’hui de 200 000 à 400 000 clandestins.
Ministère de la « honte », « insultant pour les immigrés » : le ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, voulu par le président Nicolas Sarkozy pour mieux maîtriser l’immigration en France, a été vivement critiqué par des associations et l’opposition socialiste.
Revendiquant une nouvelle approche de la question de l’immigration, M. Sarkozy a...