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Les objectifs recherchés sont contradictoires Le Congrès US peine à concilier financement et fin du déploiement en Irak

Le dernier vote du Congrès américain sur la guerre en Irak laisse intact le problème qui se pose à l’Administration Bush et à ses adversaires démocrates : comment financer à la fois le déploiement militaire américain et hâter sa fin prochaine ? Le chef de la majorité du Sénat Harry Reid a répété hier les deux objectifs recherchés, sans relever que certains pourraient les juger contradictoires : « Les démocrates sont résolument décidés à (passer) une loi qui à la fois finance complètement les troupes et change le cours de la guerre de façon responsable. » Avant même de devenir majoritaires au Congrès en janvier, les démocrates avaient promis de donner aux militaires risquant leur vie sur le terrain « tout l’argent dont ils ont besoin ». Dans le même temps, ils sont soumis à une pression sans relâche de leur aile gauche, réclamant que soit coupé le robinet du financement de la guerre. Ils suivent avec attention les sondages confirmant l’impopularité de la guerre et la désillusion des Américains, qui, en majorité (55 %), ne croient plus en la victoire (sondage des 20-23 avril pour le Wall Street Journal). Résultat : les démocrates ont tout juste réussi à adopter en février une résolution non contraignante désapprouvant la nouvelle stratégie du président Bush en Irak et, en avril, un projet de loi liant le déblocage des fonds réclamés par le Pentagone pour les derniers mois de 2007 à un calendrier de retrait. Victoires symboliques, puisque la Maison-Blanche ne se sent « pas liée » par des mesures non contraignantes et que le président Bush a déjà usé de son droit de veto pour bloquer un calendrier de retrait. La dernière solution avancée par les démocrates, consistant à débloquer la centaine de milliards de dollars réclamés par le Pentagone en deux tranches successives, fait déjà l’objet d’une nouvelle menace de veto, qui ne sera sans doute pas nécessaire car tout semble annoncer que le texte s’enlisera dans la navette parlementaire. M. Reid a convenu hier qu’il ne serait « pas facile » de se mettre d’accord sur un nouveau texte. De fait, les alliés républicains du président Bush donnent des signes d’impatience croissante, perçus par les démocrates comme un encouragement à « maintenir la pression » contre un président « de plus en plus isolé ». Même le très loyal John Boehner, chef de file des républicains de la Chambre, a réclamé un « plan B » au cas où le commandant de la force multinationale en Irak, David Petraeus, ne serait pas en mesure de faire état de réels progrès en septembre. Le très respecté John Warner, ex-président octogénaire de la commission des Forces armées du Sénat, a réclamé hier une évaluation dès juillet de la nouvelle stratégie mise en œuvre pour pouvoir réclamer une correction en cas de progrès insuffisants. Quant au président George W. Bush, il a semblé ouvrir la voie jeudi à un texte de compromis en envisageant que le texte en cours de négociation entre la Maison-Blanche et le Sénat stipule des objectifs à respecter par les responsables irakiens. Reste à savoir quelles pénalités seraient imposées : « Des objectifs sans conséquences ni contrôles n’ont pas de signification, ne sont qu’un chèque en blanc », a souligné la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi. Au lendemain d’une visite à Bagdad, le vice-président Dick Cheney a condamné d’avance une approche « bureaucratique » de l’idée de pénalités. Charlotte RAAB (AFP)

Le dernier vote du Congrès américain sur la guerre en Irak laisse intact le problème qui se pose à l’Administration Bush et à ses adversaires démocrates : comment financer à la fois le déploiement militaire américain et hâter sa fin prochaine ? Le chef de la majorité du Sénat Harry Reid a répété hier les deux objectifs recherchés, sans relever que certains...