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Actualités - CHRONOLOGIE

PÉTROLE L’AIE s’inquiète de l’offre d’essence et craint une envolée des prix

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a légèrement revu à la baisse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2007, mais s’inquiète toujours d’une offre insuffisante pour les mois à venir et d’une envolée des cours, en particulier pour l’essence. Dans son rapport mensuel paru hier, l’AIE a abaissé de 0,1 million de barils par jour (mbj) sa prévision de demande mondiale cette année à 85,7 mbj comparé à son précédent rapport, à cause du temps clément et d’une réduction de son estimation pour la demande chinoise. Celle-ci est revue à la baisse de 0,3 mbj pour le premier trimestre, mais devrait continuer à progresser fortement sur l’ensemble de 2007 (+6,4 %) à 7,61 mbj. « La demande apparente (calculée en l’absence de chiffres officiels) est en baisse, mais la croissance chinoise du premier trimestre, qui atteint 11 %, suggère une demande (réelle) beaucoup plus importante », a commenté Lawrence Eagles, principal analyste pétrolier de l’AIE, interrogé par l’AFP. Au Japon, la demande de produits distillés a baissé en mars pour le 5e mois consécutif, soit une chute de 6,1 % sur un an, notamment en raison d’un transfert vers le gaz naturel. L’agence, qui dépend de l’OCDE et représente les intérêts des pays consommateurs, estime que la production mondiale a légèrement progressé de 55 000 barils par jour à 85,5 mbj en avril, dont 30,3 mbj pour l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Mais l’AIE s’inquiète d’une chute de 930 000 barils par jour des stocks de pétrole dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) au premier trimestre, et en particulier des stocks d’essence américains. Ces derniers sont tombés « au plus bas depuis 16 ans pour cette période de l’année, faisant grimper les prix de l’essence à des niveaux proches de leurs records », explique le rapport. Ces tensions devraient s’aggraver courant juin, démarrage de la « Driving Season » aux États-Unis, pic annuel de la consommation de carburant du pays. Malgré une hausse de 400 000 barils des stocks d’essence annoncée la semaine dernière, la première depuis début février, les réserves américaines d’essence restent inférieures de 7 % à leur niveau d’il y a un an. Depuis début février, elles ont fondu d’environ 34 millions de barils, soit près de 15 %, en raison de nombreux pannes et travaux de maintenance dans les raffineries aux États-Unis. Cette contraction a fait bondir le prix moyen du gallon d’essence (3,8 l) aux États-Unis, qui a dépassé 3 dollars ces derniers jours, s’approchant du record enregistré après le passage du cyclone Katrina en septembre 2005. À taux de change actuel, les prix à la pompe américains restent toutefois très inférieurs à ceux de l’Europe. Les baisses de production entraînées par les troubles politiques au Nigeria atteignaient 820 000 barils par jour début mai et devraient ajouter aux tensions du marché, poursuit l’AIE. Le fait que l’OPEP ne semble pas décidée à augmenter sa production avant le troisième trimestre devrait également contribuer à tendre l’offre et la demande, et à soutenir les prix, d’après l’AIE. Si, pour Lawrence Eagles, plus de brut n’aurait pas soulagé les tensions du marché ces derniers mois, les pannes provoquant un goulot d’étranglement dans les raffineries, ces dernières « vont avoir besoin de brut à leur disposition à partir de la mi-juin » pour pouvoir fonctionner à leur maximum et répondre à la demande.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a légèrement revu à la baisse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2007, mais s’inquiète toujours d’une offre insuffisante pour les mois à venir et d’une envolée des cours, en particulier pour l’essence.
Dans son rapport mensuel paru hier, l’AIE a abaissé de 0,1 million de barils par jour (mbj) sa...