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Actualités - CHRONOLOGIE

Société - La lauréate de 17 ans veut devenir infirmière Miss « Beauté du Maghreb » à défaut de Miss France

« Je n’ai jamais vu une Sabrina ou une Fatima aux Miss France. J’aimerais que cela change » : à défaut de concourir au titre tant convoité dont le jury serait insensible à leurs charmes maghrébins, Sihem et ses amies ont choisi de se présenter à un concours de beauté qui leur est dédié à Marseille. «Miss Beauté du Maghreb », dont la troisième édition s’est déroulée samedi devant plus d’un millier de spectateurs, a été lancé par une association de La Castellane, la cité des quartiers nord de Marseille où Zinedine Zidane a passé son enfance. Objectif : faire plaisir à des jeunes filles systématiquement recalées des concours traditionnels « même quand elles ont les bonnes mensurations », explique sa présidente Djamila Benabdelhafid, À « Miss Beauté du Maghreb », le principal critère de sélection est d’avoir au moins l’un de ses deux parents originaire du côté sud de la Méditerranée. Les candidates doivent être âgées de 17 à 25 ans, mesurer plus de 1m65. Et si le culte de la minceur est passé par là, les rondeurs sont aussi les bienvenues pour mettre en valeur les robes traditionnelles portées lors des défilés. Robes de cocktail et de soirée complètent la panoplie des apprenties Miss, mais point de maillot de bain par « pudeur », justifie Sonia, une candidate de 17 ans qui se voit gendarme. D’autres sont en revanche prêtes à franchir le pas. Sur la scène du palais des congrès du parc Chanot, devant un public familial tout acquis à la cause des jeunes filles, les tableaux se succèdent, réglés comme du papier millimétré. « Ce n’est pas un truc de quartier, bidon », se félicite Mme Benabdelhafid qui, dans son bureau, ne se lasse pas de montrer les images tournées en 2006, année où le concours a vraiment décollé. Succès aidant, le concours s’est en effet professionnalisé : nouvelle adresse dans le centre-ville, équipe étoffée, soutiens des consulats algériens, marocain et tunisien, sponsors, jury de personnalités présidé par la vice-présidente du conseil régional Samia Ghali. Les 23 finalistes, sur 352 postulantes venues d’un peu partout en France, ont effectué un stage de préparation à Saint-Tropez et appris un petit discours autant destiné à leurs familles qu’au monde extérieur. D’où il ressort qu’elles sont « fières de leurs origines » et qu’elles veulent « donner une image positive de la femme franco-maghrébine, qui a bien changé ». « C’est une femme active, belle, intelligente, qui peut aller au bout de ses rêves », lance Wassila, 18 ans, qui veut entrer en école de commerce et a été élue troisième dauphine. Un message aussi adressé au Maghreb où l’évènement était retransmis. Dans sa robe « chantilly » blanche tout droit sortie d’un conte de fée, Mme Benabdelhafid, couve du regard ses petites protégées, réjouie qu’elles « aient pris confiance en elles » et de leur servir de « tremplin professionnel ». Nombre d’entre elles se sont en effet vues proposer un emploi après le concours 2006. À l’issue de la cérémonie, Abla Djouama, 17 ans, a été élue Miss Beauté du Maghreb 2007. Elle veut devenir infirmière. Longue et filiforme, peut-être tentera-t-elle les concours pour entrer dans le circuit Miss France. Car l’objectif demeure de s’y fondre.
« Je n’ai jamais vu une Sabrina ou une Fatima aux Miss France. J’aimerais que cela change » : à défaut de concourir au titre tant convoité dont le jury serait insensible à leurs charmes maghrébins, Sihem et ses amies ont choisi de se présenter à un concours de beauté qui leur est dédié à Marseille.
«Miss Beauté du Maghreb », dont la troisième édition s’est...