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Actualités - OPINION

SOS… Pour cœur malade Dr Maria BASSIL

Soirée entre amis… Direction le centre-ville. À l’arrivée, un spectacle de désolation nous acceuille. Le cœur de notre capitale, joyau architectural, lieu de rencontre privilégié des Libanais, vitrine touristique prestigieuse à l’égal des Champs-Élysées, d’Oxford Street, de Manhattan, de la Piazza Navona, est aux abois. Rues presque vides, restaurants déserts, les plus chanceux d’entre eux ayant 3 ou 4 tables occupées. Pas de badauds, boutiques fermées, exit la musique et les animations en tout genre. Le centre-ville est à l’agonie à cause de la démagogie et de l’aveuglement de certains  qui ont décidé d’ériger un nouveau mur de Berlin, mais plus sournois, plus cynique que le précédent car son but est politico-économique et non idéologique. Ce courrier est un cri du cœur à tous ceux qui ont fait la révolution du Cèdre et qui se pressent aujourd’hui dans les restaurants et les pubs des quartiers limitrophes du centre-ville comme Monnot, Gemmayzé ou même l’ABC, où une liste d’attente de presque une heure est à prévoir avant d’être servi, si par malheur vous débarquez à l’improviste. De grâce, réappropriez-vous le centre de notre capitale, sortez-le de sa torpeur et de son sommeil forcé. Injectez-lui un peu de votre vitalité et de votre joie de vivre. Votre geste sera un acte civique, un acte citoyen qui défiera l’aventurisme des uns et le jusqu’au-boutisme des autres. Contournez ce no man’s land forcé en allant déverser toute votre foi en votre pays dans les dédales de ce lieu hautement symbolique et donc, par la même, cible de toutes les manigances. Vous bénéficieriez en plus, je peux vous l’assurer, d’un traitement de star dans ces établissements, avec à la clé gentillesse, disponibilité et reconnaissance de la part d’un personnel, d’une part, inquiet et menacé de chômage et, d’autre part, nostalgique des fameuses soirées d’antan, synonyme de la dolce vita libanaise. Votre démarche  sera un hommage à ces ultimes résistants qui essayent de survivre à ce marasme imposé, malgré le siège injuste et injustifié dont ils sont victimes. Ce sera un acte de solidarité nationale et de foi en votre pays, et surtout un immense pied de nez à ceux qui veulent nous annihiler économiquement, socialement et touristiquement. Le spectacle glauque de ces tentes qui sont de surcroît vides de toute vie et donc d’idéal et de conviction ne doit en aucun cas nous empêcher de retrouver le chemin du cœur meurtri de notre capitale, mais au contraire représenter une motivation supplémentaire face à tant de cynisme et de mauvaise foi. Ces vendeuses, serveurs, antiquaires, galeristes et autres restaurateurs ont urgemment besoin de nous. Soyons à la hauteur de l’enjeu et du défi qui nous est lancé depuis cinq mois. Légiférer  sur  le tribunal international, trouver les responsables  de tous les crimes que nous subîmes depuis trente ans, libérer les prisonniers de Syrie, élire un président de la République fiable et crédible, établir une loi électorale juste ne sont pas malheureusement de notre ressort. Mais participer à la résurrection de notre capitale est à notre portée et même de notre devoir de citoyens, pour donner l’exemple aux expatriés qui vont bientôt arriver en masse et aux touristes récalcitrants. Alors, de grâce, soyons au rendez-vous de l’histoire en la réécrivant, comme au printemps 2005, au lieu d’en être de simples spectateurs, il en va de notre fierté nationale... Article paru le Mercredi 09 Mai 2007
Soirée entre amis… Direction le centre-ville. À l’arrivée, un spectacle de désolation nous acceuille. Le cœur de notre capitale, joyau architectural, lieu de rencontre privilégié des Libanais, vitrine touristique prestigieuse à l’égal des Champs-Élysées, d’Oxford Street, de Manhattan, de la Piazza Navona, est aux abois. Rues presque vides, restaurants déserts, les...