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Actualités - CHRONOLOGIE

PORTRAIT Sarkozy, premier président français d’origine immigrée

Nicolas Sarkozy est devenu dimanche à 52 ans le premier président de la République française d’origine immigrée élu au suffrage universel direct. Ce descendant de hobereaux hongrois et de juifs de Salonique revendique ses origines étrangères bien qu’il soit né à Paris le 28 janvier 1955 et n’ait jamais quitté les beaux quartiers. « Fils et petit-fils d’immigré, la France est ma patrie. Après avoir tant reçu d’elle, je veux lui donner à mon tour », déclare-t-il ainsi dans son dernier livre, Ensemble. Ses parents, divorcés en 1960, ses frères, Guillaume le chef d’entreprise et François le médecin, et ses amis conservent le souvenir d’un adolescent complexé par sa petite taille, coléreux et bagarreur. Une hargne mise au service de la politique, passion précoce qui semble avoir toujours eu un goût de revanche pour cet avocat boulimique de pouvoir. Elle lui vaut aujourd’hui une popularité certaine mais aussi des haines tenaces, après 33 ans de combats politiques dont il arbore les « cicatrices » comme des trophées. En 1975, un an après avoir poussé la porte de la permanence de l’UDR, parti gaulliste ancêtre du RPR et de l’UMP, à Neuilly, il prononce son premier grand discours devant les assises du mouvement et se fait remarquer par un certain Jacques Chirac. Protégé par le maire de Paris et patron du RPR Jacques Chirac, il devient secrétaire général adjoint de ce parti en 1990. Il fait alors partie des intimes des Chirac. Trois ans plus tard, ministre du Budget d’Édouard Balladur à 38 ans, il choisit pourtant de soutenir activement les ambitions élyséennes de ce dernier. Ni Jacques Chirac, élu en 1995, ni les « chiraquiens » ne le lui pardonneront. Après la victoire de la gauche aux législatives de 1997, « N le maudit » assure néanmoins la présidence du RPR, le temps d’un échec cuisant aux élections européennes de 1999. Fin 2001, Jacques Chirac, qui brigue un second mandat, sollicite son aide. Il joue un rôle de premier plan dans la campagne du chef de l’État. Mais, nouvelle déconvenue : réélu en 2002, Jacques Chirac lui préfère Jean-Pierre Raffarin pour occuper Matignon, de même qu’il lui préférera en juin 2005 Dominique de Villepin. Nicolas Sarkozy doit se contenter du ministère de l’Intérieur, dont il fait, à l’exception d’un passage de huit mois au ministère de l’Économie et d’un intermède de six mois sans poste ministériel, une base de conquête du pouvoir. Fin 2004, il s’empare de l’UMP et détourne à son profit cette machine de guerre conçue par les « chiraquiens », dont il triple le nombre d’adhérents en deux ans. Ce nerveux qui se force à la sérénité paie de migraines et de sautes d’humeur une débauche d’énergie qui inquiète autant qu’elle fascine. Le goût du marketing politique de cet impatient qui n’avoue qu’une faiblesse, la « sensibilité », lui joue parfois des tours. La médiatisation à l’américaine de sa vie privée a un effet boomerang, au printemps 2005, quand le couple qu’il forme avec sa seconde femme, Cécilia, traverse une crise qui l’ébranle. Adepte d’un « parler vrai » qui confine au dérapage quand il promet de nettoyer une cité au « kärcher » ou de la débarrasser de sa « racaille », cet homme au tutoiement facile, qui aime s’entourer de « copains » venus de tous horizons mais a un « fonctionnement assez solitaire », selon un de ses proches, demeure un mystère pour les observateurs. « J’ai changé », jure Nicolas Sarkozy le 14 janvier 2007, lors de son investiture par l’UMP pour l’échéance présidentielle à laquelle il se prépare depuis des années. « En politique, je ne fais plus la guerre. Je ne cherche plus à vaincre. Je cherche à convaincre », explique dans Ensemble celui à qui Jacques Chirac a fini par promettre son soutien et son vote. Nicolas Sarkozy sait depuis dimanche soir qu’il a réussi à accomplir « le choix d’une vie ».
Nicolas Sarkozy est devenu dimanche à 52 ans le premier président de la République française d’origine immigrée élu au suffrage universel direct. Ce descendant de hobereaux hongrois et de juifs de Salonique revendique ses origines étrangères bien qu’il soit né à Paris le 28 janvier 1955 et n’ait jamais quitté les beaux quartiers. « Fils et petit-fils d’immigré, la...