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Religion - Contre la dépression, les calculs rénaux et pour la réussite scolaire Engouement pour les « pilules miracle » de Frère Galvao, le premier saint brésilien

Treize religieuses roulent tous les jours des milliers de « pilules miracle du béat Frère Galvao, premier saint né au Brésil qui sera canonisé le 11 mai par le pape Benoît XVI, et les distribuent au monastère de Luz aux fidèles accourus de tout le pays en quête d’un miracle. «Ma petite fille de six ans est atteinte de leucémie, mais je suis sûre que les pilules de Frère Galvao, notre saint, vont la guérir, c’est pourquoi je viens de loin et je fais la queue depuis des heures pour les demander », indique à l’AFP Conceiçao Antunes, employée de maison âgée de 35 ans, qui attend son tour sous un soleil de plomb, derrière 30 autres personnes. Derrière elle, un jeune homme d’environ 18 ans, bien habillé, Henrique da Silva, avoue qu’il veut « réussir son examen d’entrée à l’université ». « Frère Galvao va m’aider avec ses pilules, j’attendrai le temps qu’il faudra », déclare-t-il. Les 13 sœurs de l’ordre de l’Immaculée Conception consacrent leur vie contemplative à tamponner sur de petits bouts de papier une brève invocation à la Vierge utilisée par Frère Galvao depuis le XIXe siècle pour soigner ses dévots. Les bandelettes sont ensuite roulées en minuscules « pilules » placées trois par trois dans de petits papiers pliés de couleur. Selon les demandes et l’urgence, les sœurs distribuent gratuitement trois à neuf plis à chaque fidèle. Les « pilules » doivent être avalées durant une neuvaine consacrée à la Vierge au premier, au cinquième et au neuvième jour des prières. « L’Église conseille d’aller chez le médecin et de ne prendre les pilules que lorsque que tout espoir est perdu », indique à l’AFP sœur Claudia, chargée des relations publiques du monastère. « Mais les gens les prennent pour les choses de la vie de tous les jours », relève-t-elle. Antonio de Sant’Anna Galvao (1739-1822), franciscain connu sous le nom de Frère Galvao, qui sera canonisé le 11 mai par le pape au cours d’une messe, a accompli il y a deux siècles l’un de ses miracles reconnus par l’église en guérissant un malade souffrant de calculs rénaux. Frère Galvao lui avait fait avaler trois petits papiers sur lesquels il avait inscrit la phrase « Post partum Virgo Inviolata permansisti : Dei Genitrix intercede pro nobis » (Après l’accouchement, Vierge, tu es restée immaculée : Mère de Dieu, intercède en notre faveur). Les religieuses tiennent un décompte précis des 8 057 grâces attribuées à Frère Galvao depuis sa béatification en 1998, au travers des lettres, e-mails, ou affichettes laissés ou envoyés au monastère jusqu’en 2006. Pêle-mêle, 4 899 personnes assurent avoir recouvré la santé, 90 avoir guéri de la dépression, 147 avoir éliminé des calculs rénaux, tandis que 99 femmes sont tombées enceintes et que 455 ont surmonté les risques liés à la grossesse. Les conversions se chiffrent à 134, tandis que 377 dévots disent avoir trouvé un emploi, 149 avoir été aidés dans leurs études et 207 avoir réglé des problèmes financiers. Pour que les petits papiers fassent de l’effet, « il faut avoir la foi... parfois on demande des choses que ne sont pas du ressort de Dieu. Certains demandent la guérison et reçoivent l’acceptation de l’inéluctable, la paix intérieure, la joie, c’est une grâce qui va au-delà des demandes », souligne sœur Claudia. Les pilules sont gratuites, rappelle la religieuse qui met en garde contre les « gens peu scrupuleux qui viennent avec des amis ou des proches et prennent beaucoup de paquets pour les vendre ensuite ». « Je ne vends pas de pilules, je vends du temps, des places dans la queue. Les gens achètent deux ou trois heures de leur vie, le prix varie selon l’urgence », déclare de son côté à l’AFP un vendeur à la sauvette qui a préféré garder l’anonymat, alors qu’il propose des « pilules » tout près du monastère.
Treize religieuses roulent tous les jours des milliers de « pilules miracle du béat Frère Galvao, premier saint né au Brésil qui sera canonisé le 11 mai par le pape Benoît XVI, et les distribuent au monastère de Luz aux fidèles accourus de tout le pays en quête d’un miracle.
«Ma petite fille de six ans est atteinte de leucémie, mais je suis sûre que les pilules de...