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FESTIVAL BIPOD - Un panachage libano-égyptien au Monnot Malek « Tonic » Andari et du Beckett à l’égyptienne Colette KHALAF

Réflexion sur le néant avec «Purple Red», de la troupe égyptienne Em Art Studio, et sur la condition de l’homme moderne dans «Upside Down» de Malek Andari. C’est ce qu’a eu droit à voir le public fidèle du festival Bipod du Monnot en deux spectacles différents. C’est sans aucun doute Malek Andari, tonique à souhait, qui a étonné, captivé et séduit hier au festival Bipod. Ce jeune danseur a enchanté le public avec sa performance dirigée par Mounzer Baalbacki et dont il signe la chorégraphie. Contrastant avec le dynamisme du danseur libanais, la troupe égyptienne d’Em Art Studio avait auparavant accompli une performance théâtrale sombre et confuse. Inspiré de la pièce Catastrophe de Samuel Beckett, le spectacle est à mi-chemin entre le théâtre contemporain et l’expression corporelle. Avec un décor élaboré, composé de fils, de cordes et de marionnettes, évoquant l’assujettissement de l’homme et une mise en scène travaillée, ce spectacle manquait pourtant de rigueur et de clarté. Très vite et balayant d’un coup les idées noires, Malek Andari s’est empressé d’instaurer une énergie contagieuse. Seul sur scène, avec un congélateur et une chaise, sous une lumière opalescente qui verdit de temps en temps, Andari a effectué la danse du renouveau. Par des mouvements dynamiques et rapides et une gestuelle éloquente, il a dénoncé les idées figées et fustigé le folklore libanais engourdi. « Un folklore qui tend, dit-il, à raidir avec le temps et à ne plus exprimer la voix du peuple. Le congélateur symbolise parfaitement cette situation. Quant à la chaise...  c’est une autre histoire, poursuit-il en rigolant, tout en laissant aux autres le loisir de deviner ce qu’évoque le siège au pays du Cèdre. Ce symbole de confort devient brusquement un objet possessif pour l’homme. Il va l’habiter, le bousculer, le malmener et il sera difficile à ce dernier de s’en débarrasser. Pour exprimer cette condition « sens dessus dessous » (d’où le nom de la performance), Malek Andari multipliera les acrobaties, les pirouettes et les mouvements d’équilibre. Et qu’importe si la chaise casse à un moment donné, le jeune homme continuera à danser avec elle, avec un naturel désarmant. Enfin, c’est sur une note ludique et sur deux roues, en tournoyant sur son vélo, que Andari terminera son spectacle physique et bien vivant.
Réflexion sur le néant avec «Purple Red», de la troupe égyptienne Em Art Studio, et sur la condition de l’homme moderne dans «Upside Down» de Malek Andari. C’est ce qu’a eu droit à voir le public fidèle du festival Bipod du Monnot en deux spectacles différents.
C’est sans aucun doute Malek Andari, tonique à souhait, qui a étonné, captivé et séduit hier au festival Bipod....