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LA MODE AU MUSÉE « Gallierock », visite guidée de l’univers Castelbajac

Le créateur Jean-Charles de Castelbajac invite à plonger dans son univers pop-rock en présentant au musée Galliera à Paris, à partir de samedi, sa mode colorée et pleine d’humour, mais aussi des vêtements et objets qui lui sont chers et ont nourri son imaginaire. « J’ai voulu mettre en scène ma vie, mon histoire, mes passions », explique l’inventeur du manteau-nounours (composé d’ours en peluche), interrompant ses dessins à la craie sur les murs du musée pour jouer les guides enthousiastes. L’exposition, baptisée « Gallierock », qui se tient jusqu’au 29 juillet, est la première exclusivement consacrée à Jean-Charles de Castelbajac dans la capitale. Le Musée de la mode de la ville de Paris lui ayant donné carte blanche, le créateur a imaginé un parcours « labyrinthique, à clés », qui, au son d’une musique originale « électro-pop-hip-hop », met en scène ses 40 ans de création et ce qu’il nomme ses « obsessions ». Un Rubik’s cube géant animé de lumières, dont les reflets se démultiplient dans des miroirs, accueille le visiteur. « C’est drôle, c’est coloré, c’est carré, c’est ce que les Français disent de Jean-Charles de Castelbajac », commente l’intéressé. Suit un cabinet de curiosités abritant une armure qui aurait appartenu à Jeanne d’Arc, « les vêtements de Louis XVII quand il était séquestré au Temple », une photographie de Victor Hugo sur son lit de mort signée Nadar, une robe de chambre portée par Napoléon 1er à Sainte-Hélène, des cocardes de la Révolution, un cœur de Chouan, les vêtements ensanglantés d’un magistrat fusillé par les communards... Des objets qui « montrent l’histoire dans la tourmente », le vêtement « comme trace, comme réceptacle de l’âme, comme une chose habitée, pas comme un objet de marketing », explique Jean-Charles de Castelbajac. On peut admirer aussi la chasuble créée en 1997 par le styliste catholique pour le pape Jean-Paul II. Retour à la mode dans une galerie aux murs tapissés d’une toile de Jouy gothique et parcourue par un chemin menant à un gigantesque trône moyenâgeux rose. Les « robes icônes » de Jean-Charles de Castelbajac s’alignent comme des armures : robes reproduisant les sérigraphies d’Andy Warhol, rendant hommage à des personnalités du cinéma ou de la musique, à des héros de bandes dessinées ou de cartoons, ou robes peintes comme des tableaux. Les robes « Coca-Cola » ou « Campbell’s Soup » côtoient celles peintes par Ben ou Robert Combas. De longues robes noires ornées d’un portrait voilé de mousseline rendent hommage à Marilyn Monroe, Maria Callas ou Jacky Kennedy. Plus loin, le questionnaire de Proust s’imprime sur une robe avec les réponses de Blaise Cendrars. « Mon extravagance, mon humour vieillissent mieux que le sérieux », estime Jean-Charles de Castelbajac en attirant l’attention sur un manteau « Mickey » de 1985/86 portant l’effigie de la célèbre souris. Dans un décor d’échafaudages évoquant son inspiration urbaine, l’ultime salle rappelle qu’il a, avant bien d’autres, joué avec les accumulations, les volumes, le surdimensionné, le camouflage et utilisé des matériaux « humbles ». Elle présente sa première veste, taillée en 1967 dans sa couverture de pensionnaire et qui sera portée par John Lennon, le manteau-couverture, le poncho pour deux, le manteau-bérets (formé d’une accumulation de bérets), le manteau Teddy Bears, le pull Shiva (à six manches), la veste manche à air (à manche gonflable)... Des pièces qui, comme les autres, exaucent le vœu de leur créateur : « sacraliser la légèreté, le sourire ». Dominique SCHROEDER
Le créateur Jean-Charles de Castelbajac invite à plonger dans son univers pop-rock en présentant au musée Galliera à Paris, à partir de samedi, sa mode colorée et pleine d’humour, mais aussi des vêtements et objets qui lui sont chers et ont nourri son imaginaire.
« J’ai voulu mettre en scène ma vie, mon histoire, mes passions », explique l’inventeur du manteau-nounours...