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Actualités - CHRONOLOGIE

Le candidat centriste s’exprimera demain Devenu incontournable, Bayrou, est un « perdant » très courtisé

Il a perdu son pari d’accéder au second tour de la présidentielle française, mais il va être un homme très courtisé et ses prochaines déclarations sont particulièrement attendues : avec sept millions de voix, le centriste François Bayrou est devenu incontournable. Au lendemain du premier tour, les camps des vainqueurs, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, tournaient leurs regards vers ce trouble-fête de 55 ans qui, avec 18,5 % des voix, a triplé son score de 2002. Celui que tous les sondages donnaient gagnant face à M. Sarkozy s’il était parvenu au second tour a fait une campagne intense et dynamique fondée sur la promesse d’une « révolution pacifique » pour briser le vieux clivage droite/gauche – que les Français ont finalement préféré remettre au goût du jour. En attendant de s’exprimer demain à l’occasion d’une conférence de presse après avoir réuni ses troupes, M. Bayrou s’est gaussé des appels venus de la droite et de la gauche, assurant : « Ça m’a fait me gondoler. » Après l’annonce des résultats dimanche soir, M. Bayrou a assuré qu’il y avait « enfin un centre en France, un centre large, noble et indépendant ». « Je mettrai toutes mes forces à rénover la politique française. J’ai voulu la rénover hier, je la rénoverai demain », a-t-il poursuivi. D’après les sondages, ses 6,8 millions d’électeurs devraient se répartir à peu près équitablement entre les deux finalistes. Mais environ 20 % d’entre eux seraient prêts à s’abstenir, en faisant autant de cibles de choix. Se définissant comme le « candidat antisystème » pendant la campagne, M. Bayrou va-t-il donner une consigne de vote ? Il a considérablement durci le ton contre Nicolas Sarkozy, rendant difficile un rapprochement qui risquerait de le décrédibiliser auprès de ses sympathisants de gauche. Un appel à voter pour la socialiste Ségolène Royal semble pour le moment tout aussi improbable pour le dirigeant d’un parti qui, jusqu’à sa rupture en mai 2006 avec l’UMP (au pouvoir), s’était allié à la droite. « Nous ne sommes pas à vendre », a martelé hier sa directrice de campagne Marielle de Sarnez. Or, la question des alliances va se poser avec acuité pour les élections législatives prévues en juin, au cours desquelles se jouera en grande partie l’avenir de l’UDF. M. Bayrou « ne peut sans se déjuger se prononcer pour l’un ou l’autre de ses ex-rivaux », écrivait le quotidien Libération (gauche) pour résumer une équation difficile à résoudre d’ici aux législatives des 10 et 17 juin. « François Bayrou est pris entre le marteau et l’enclume », a commenté Philippe Braud, professeur de sciences politiques. Pour avoir beaucoup de députés, il lui faut « des accords de désistement électoral réciproques, explicites ou tacites », explique-t-il. Or, François Bayrou a besoin de troupes pour réussir son prochain pari : transformer son capital électoral en nouveau parti démocrate afin de préparer au plus vite la prochaine présidentielle en 2012.
Il a perdu son pari d’accéder au second tour de la présidentielle française, mais il va être un homme très courtisé et ses prochaines déclarations sont particulièrement attendues : avec sept millions de voix, le centriste François Bayrou est devenu incontournable.
Au lendemain du premier tour, les camps des vainqueurs, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, tournaient leurs regards...