Participation libanaise au Festival international de bande dessinée à Abou Dhabi

Dans le cadre de sa politique culturelle d’ouverture, la ville d’Abou Dhabi a adopté un festival pas comme les autres : le Festival international de la bande dessinée. Cet évènement inaccoutumé, qui s’est tenu sous le patronage du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, cheikh Nahyan bin Moubarak al-Nahyan, a enthousiasmé les citoyens de 7 à 77 ans qui ont afflué par milliers de tous les coins du pays pour vivre des moments privilégiés en compagnie des personnages de BD venus du monde entier. Les Japonais étaient à l’honneur et ont exposé plus de 150 planches de leurs célèbres « mangas » ainsi que la revue locale pour enfants Majed. Cela sans compter le légendaire Spirou et d’autres classiques de la BD. Les Libanais n’ont pas manqué à l’appel avec trois participants Hani Baidoun, Roni Saïd et Antoine Ghanem, dont les travaux ont été fort appréciés. Selon la fondatrice de l’Admaf (Abou Dhabi Music and Art Fondation) qui a organisé le festival, Mme Hoda Kano, la BD est un facteur essentiel dans les arts et les affaires, en plus de ses possibilités de développer les potentiels artistiques et culturels de l’enfant. Rita Saab Moukarzel, présidente du syndicat des graphistes illustrateurs au Liban et directrice du festival de BD de Beyrouth, qui a réalisé l’événement, a vu, à travers ce festival, une dimension nouvelle pour Abou Dhabi. Dans une interview à al-Jazira, elle a soulevé le manque d’institutions académiques pour l’enseignement de la BD dans le monde arabe, et la carence de cadres scientifiques spécialisés dans le domaine, exprimant son souhait d’instituer une école du neuvième art pour l’enseignement du dessin et du scénario. Mme Moukarzel a aussi fait part de la décision des organisateurs d’éditer un album contenant les travaux du concours « jeunes talents », et surtout de rééditer annuellement cette expérience réussie.