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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

L’alibi ne tiendra plus Le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert se rencontrent – tout sourire – pour des discussions en tête à tête. La Ligue arabe réactive son initiative de plan de paix, et M. Olmert y réagit positivement en acceptant de participer à une conférence avec les pays arabes. Entre la Syrie et Israël, des négociations secrètes, même non officielles, ont lieu pour parvenir à un règlement du problème. Or, le succès de tous ces pourparlers aboutira à un accord de paix global au Proche-Orient et le Hezbollah ne pourra plus alors disposer de son alibi de « résistance à l’ennemi ». Il est légitime donc d’espérer le désarmement du parti de Dieu. Pour éviter que ses armes soient pointées contre notre formule pluraliste et contre l’ouverture culturelle. L’appréhension est grande en effet qu’il utilise son impressionnant arsenal comme un outil pour la réalisation de son vieux rêve de République islamique au Liban. Claude ASSAF Danse avec moi À 300 mètres de là, pendant que je bois, mange, danse comme une forcenée, comme si ma vie en dépendait, comme si c’était maintenant ou jamais, il y a du noir à perte de vue. À 300 mètres de moi, les femmes aux seins lourds traînent leurs pas maussades dans les allées poussiéreuses, à la recherche d’un brin d’histoire pour s’y ramener. À deux mètres de moi, des photographies collées au mur, entre la pisse et la poussière, le lichen et la poubelle, des pubs d’hommes et de martyrs, des coupables et des héros. À 500 mètres de moi, la mer danse aussi dans l’immense promesse houleuse, le lendemain couleur lilas bouge les bras, les foulards. À 3 mètres de moi, des hommes des femmes dansent, oublient promesses et discours, regards vides, et livide espoir rabougri. On m’a coupé une aile et depuis je tourne sur place comme une toupie. On m’a coupé les vivres dans le vif qui recèle ma force transformée. Je ne peux que céder mon âme à de vils vautours : écoutez leur absinthe se fendre et couler à flot dans les rues de ma ville, à un mètre, deux mètres, 300 mètres, 500 mètres : le liquide balaie tout ce qui bouge sur son passage. Et moi je danse dans ce fleuve amer, des remous me bousculent et je danse jusqu’à basculer dans l’ébriété béate où mon saoul apprivoisera l’unique orchidée de sauvetage sur la planète des possibles. Michèle M. GHARIOS Le désert avance… Lors d’un voyage dans les pays arabes, j’ai vu un désert qui n’en est plus un. J’ai été témoin de la transformation du désert en oasis, grâce à la lutte et à la volonté de survivre des habitants, malgré des conditions climatiques et géographiques extrêmes. J’ai vu de verts déserts se courber devant la pérennité de l’homme qui n’accepte pas de fléchir. En rentrant chez moi, je respire enfin l’oxygène de mon pays, si riche dans sa nature mais si appauvri, car devant affronter des sécheresses d’un autre genre. Le Liban se vide de sa richesse première : ses hommes. Nombreuses sont les familles libanaises qui présentent des trous dans leur composition, surtout des pères et des jeunes qui s’en vont se faire une vie ailleurs. Un père sur cinq travaille à l’étranger, dit-on, dans l’une de nos grandes écoles catholiques. D’autres persistent encore, mais sans conviction, en essayant de se démêler des filets de l’aridité environnante. Aridité politique, économique, sociale, culturelle... Notre désert est de loin le plus ravageur, mais à nous de le combattre, comme ces nomades l’ont fait pour avoir le privilège de vivre, en conjurant leur sort. Dans ce contexte, un hommage est de rigueur, à toutes ces femmes qui restent malgré tout, avec leurs enfants, ancrées dans leur terre jusqu’aux racines, pour transmettre le flambeau de l’histoire de leur peuple. Ces femmes qui luttent dans le silence pour maintenir le lien essentiel à la vie familiale et citoyenne. Elles ont le rôle primordial, inscrit dans la durée, d’aviver l’âme de leur pays, qui a besoin de toute la générosité et la magnanimité maternelles qu’il faut, pour chasser, à coups de sacrifices, ce vaste désert stérile qui avance et risque de nous dévaster. Carla BEJJANI ARAMOUNI Libanais nomades La cadette de mes enfants décide de retourner au Liban après avoir vécu plus de huit ans à l’étranger. J’ai essayé, en vain, tout comme ses frères qui se trouvent eux aussi à l’extérieur, de l’en dissuader. Invariablement elle me répondait : « Je veux rompre avec cette vie de nomade qui m’oblige à refaire ma vie ailleurs. Je veux m’affranchir de ce destin héréditaire qui fait de la plupart d’entre nous des vagabonds. » Voilà le drame de ces jeunes vivant à l’étranger, en quête d’une nouvelle patrie et qui ne cessent de regarder en arrière. Il est vrai que le Liban est un petit pays qui n’a pas les moyens de ses ambitions et qu’une bonne partie de sa jeunesse est vouée à l’exportation, mais aujourd’hui, devant les passions des partis, avec l’idée politique qui recule et une intelligence qui capitule, tout le monde pense partir et beaucoup l’ont déjà fait. Aux yeux de nos prétendus leaders, notre avis importe peu, que l’on manifeste dans la rue ou pas. Eh bien, sachez, messieurs les politiciens, que nous n’avons que faire de vos querelles et quand, par hasard, il nous arrive de vous voir vous pavaner, le soir aux nouvelles, nous sommes dégoûtés. D’ailleurs presque plus personne ne suit l’actualité locale. Au directoire du Hezb, nous demandons s’ils n’ont pas davantage peur de la paix que de la guerre. Quant aux politiciens du 14 Mars, leurs bourdes sont devenues innombrables et ils risquent gros s’ils ne changent pas l’image de leur mouvement. Le problème réside malheureusement dans les hommes et nulle part ailleurs. Gaby BEAYNI
L’alibi ne tiendra plus

Le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert se rencontrent – tout sourire – pour des discussions en tête à tête. La Ligue arabe réactive son initiative de plan de paix, et M. Olmert y réagit positivement en acceptant de participer à une conférence avec les pays arabes. Entre la Syrie et Israël, des négociations...