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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Polémique et confusion En politique, il y a la polémique constructive ou la polémique négative. Nos politiciens libanais ont inventé la polémique destructive! La Constitution issue de l’accord de Taëf est interprétée par chaque partie selon ses intérêts. L’arène politique ressemble de plus en plus à un jardin d’enfants pour adultes. Nous, citoyens profanes, perdons notre latin. Afin de nous confondre encore mieux, nous accueillons bientôt une nouvelle station de télévision qui va nous offrir des mets encore plus épicés. Une télévision en «O», une appellation qui prête à confusion. Serait-ce un symbole prédestiné? Liberté, resteras-tu au Liban confondue avec désordre et confusion? Toufic KLAT J’ai rangé mon drapeau Trente-deux ans déjà… Trente-deux ans et au Liban nous ne comptons toujours que les guerres et les victimes ? N’est-il pas bizarre que ce pays, laissé seul depuis 1975, soit toujours fidèle à tous ceux qui se sont sacrifiés pour qu’il renaisse ? N’est-il pas bizarre qu’après tant de guerres, le Liban n’a pas pu renaître ? N’est-il pas bizarre que le Liban, seul de tous les pays, soit toujours voué au sacrifice ? N’est-il pas bizarre que les Libanais n’aient toujours pas appris à vivre ensemble ? Les affrontements entre l’opposition et les partisans du gouvernement ont fait des morts et des blessés. Les affrontements entre le Hezbollah et Israël en juillet ont causé la mort de plus d’un millier de Libanais. Et 200 000 autres victimes pendant une guerre de vingt ans. Et des centaines pendant un « making off » d’une guerre civile. Il n’est ni honteux ni désastreux d’accepter que notre pays ait vécu pendant vingt ans. De même, il n’est ni honteux ni désastreux d’accepter que notre pays ait vécu pendant 33 jours une guerre sanglante. Mais aujourd’hui, il est honteux et désastreux d’accepter que notre pays soit sur le point de connaître une nouvelle guerre civile, à 100 % libanaise. J’ai 24 ans et je ne peux plus accepter… Je ne peux plus accepter qu’on ait les mêmes politiciens depuis 1975, que nos médias ne soient que des perroquets politico-confessionnels, de voir autour de moi, dans les rues, que des hommes en uniformes, des barrages de fils barbelés et des tentes d’inspection ; je ne peux plus accepter de voir des Libanais qui s’entre-tuent pour satisfaire leur leader. J’ai rangé donc mon drapeau et ma carte d’identité, car tout simplement je ne peux plus accepter d’être malheureusement Libanaise. Yasmine DEEB Les premiers, ouais… Nous serons les derniers à faire la paix, oui mais j’ai l’impression que nous serons aussi les derniers à cesser de nous rendre ridicules aux yeux du monde entier avec nos dialogues de sourds, nos bouderies interminables, nos échanges d’invectives et nos silences devant un pays qui va à la dérive à défaut de savoir où il veut aller. Par contre, nous sommes certainement les premiers qui, en toute conscience, détruisons sciemment une patrie pour laisser ses citoyens à bout de souffle, à bout de nerfs, se battre pour assurer non pas un avenir, mais un minimum, l’avenir étant l’otage de dirigeants de tous bords. À ces hommes qui parlent de tribunal, de résolution de l’ONU, de guerre, d’occupation, d’ingérence, de déficit budgétaire, je veux parler de tensions, d’angoisses de l’avenir, de peurs et de déprimes qui forment des générations de Libanais (les Libanais sont les gens qui votent pour vous quand vous en avez besoin) dépités, tendus, perdus, hargneux et parfois en larmes. Cela se ressent au niveau de la rue, dans la voiture, dans les entreprises où plus personne n’a de scrupules à raconter ses malheurs quotidiens. C’est ainsi aussi qu’il vous arrive d’ouvrir la porte à un vieux monsieur sanglotant qui passe d’immeuble en immeuble pour trouver un peu d’argent soit pour manger, soit pour soigner un enfant malade. Messieurs, ces désillusions amères se vivent aussi dans les familles qui ne peuvent pas, à leur grand malheur, transmettre aux enfants l’amour de la patrie, mais uniquement une grande méfiance à l’encontre de dirigeants irresponsables et indignes de confiance. Alors que nous voudrions être fiers de notre patrie, de notre nation, nous ne pouvons plus que mettre en garde tous ceux qui veulent y croire. Myriam SHUMAN Retour sur le 13 avril Vaines sont ces démonstrations pour nous refaire revivre le spectre du 13 avril 1975 et nous exposer ce fameux bus, car le complot continue. Toujours armés jusqu’aux dents, les Palestiniens, et de leurs camps qui vont du Nord au Sud, menacent toujours la paix. Beyrouth meurtri a été envahi par l’opposition qui, au nom de la démocratie consensuelle, a bâti un nouveau village de tentes et gare à celui qui ose sans permis franchir ces nouvelles lignes de démarcation. Notre gouvernement, lui, est toujours serein malgré le dépérissement économique grandissant. Et la grande question que se pose chaque Libanais devant le laxisme de nos responsables est celle-ci : sommes-nous entrés dans la phase finale du plan qui vise à effriter le Moyen-Orient en cantons ethniques ? Commençons par l’Arabie saoudite, qui pourrait être divisée en deux royaumes : un du Nedj, l’autre du Hedjaz. D’ailleurs en 1973, lors du premier choc pétrolier, Henry Kissinger y avait pensé. En Égypte, les néoconservateurs américains verraient bien la constitution d’un État copte et la Jordanie pourrait être tout simplement démembrée, voire rayée de la carte, pour laisser la place à une enclave où seraient regroupés les réfugiés palestiniens. L’Irak, selon le Washington Post d’avril 2006, sera, et pour des raisons humanitaires, divisé en trois parties. Ainsi, la destruction du Liban et de la Syrie feraient partie du plan Grand Moyen-Orient s’inspirant d’un rêve sioniste datant de l’effondrement de l’Empire ottoman. Seul Raymond Eddé avait dénoncé ce plan en 1974 en déclarant : « L’objectif est la création, aux côtés d’Israël, de plusieurs États à caractère confessionnel, des États tampons, qui contribueraient à la sécurité de l’État juif. Bref, le plan est de balkaniser la région. » Antoine SABBAGHA
Polémique et confusion

En politique, il y a la polémique constructive ou la polémique négative. Nos politiciens libanais ont inventé la polémique destructive! La Constitution issue de l’accord de Taëf est interprétée par chaque partie selon ses intérêts. L’arène politique ressemble de plus en plus à un jardin d’enfants pour adultes. Nous, citoyens profanes, perdons notre...