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Sacrée famille! Bernard et Bertrand Blier

Avec leur franc-parler, leur verbe libre et un brin de folie dans le sarcasme, Blier père et fils mériteraient le nom de « Tontons flingueurs ». Tous deux partagent cette passion absolue pour l’acte de « jouer », qui prend naissance avec Bernard le papa et se poursuivra plus tard, dans l’esprit de Bertrand le fils , sous une autre forme qui est celle de « faire jouer ». De la carrière exceptionnelle de Bernard Blier, on retiendra avant tout une diversité aussi étonnante qu’impressionnante. Une sorte de précepte appris du maître (Louis Jouvet) qui recommandait à ses élèves de tout jouer plutôt que de ne pas jouer du tout. Ainsi, si Bernard commence par traîner ses rondeurs dans des rôles aussi mineurs qu’éphémères, il finira par accéder au vedettariat grâce à sa collaboration fructueuse avec Jean-Paul le Chanois qui lui offre, dans les années 1950, un rôle taillé à sa mesure, celui du personnage de Javert dans Les Misérables. La nouvelle vague, elle, l’oublie pourtant, et Blier ne tournera ni pour Truffaut ni pour Chabrol. Sa nouvelle vague à lui porte le nom de Michel Audiard qui va modeler le phrasé du personnage en fonction du comédien. Par ses scénarios écrits pour Verneuil (Le président et Cent mille dollars au soleil), pour Molinaro et Lautner (Les tontons flingueurs et Les Barbouzes) et, plus tard, pour lui (Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages), le personnage Blier est né. En 1979, Bertrand, le scénariste-réalisateur, dirige pour la seconde fois son père dans un film intitulé Buffet froid et lui fait dire une réplique, devenue désormais légendaire : « Ça sent le brûlé et quand ça sent le brûlé, c’est que ça ne va pas tarder à sentir le roussi. » Cette phrase brosse avec justesse le portrait de ce papa auquel il voue une admiration sans bornes. À sa manière et avec les moyens de bord qui sont le verbe et l’action, Bertrand Blier sera récompensé et considéré comme un des meilleurs réalisateurs et scénaristes de sa génération En décapant la langue française et en osant aborder des sujets tels l’homosexualité et l’amour à trois, Blier fils défraye la chronique et crée le scandale. Il prouve, tout comme son papa, qu’il manie fort bien l’art de flinguer.

Avec leur franc-parler, leur verbe libre et un brin de folie dans le sarcasme, Blier père et fils mériteraient le nom de « Tontons flingueurs ».
Tous deux partagent cette passion absolue pour l’acte de « jouer », qui prend naissance avec Bernard le papa et se poursuivra plus tard, dans l’esprit de Bertrand le fils , sous une autre forme qui est celle de « faire jouer...