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Actualités - CHRONOLOGIE

PEINTURE « Le cèdre solitaire » de Csontváry, ou l’histoire d’un tableau

Une huile, originale et singulière, représentant un cèdre du Liban fait partie d’une exposition réunissant des œuvres de peintres européens. Une manifestation organisée dans la capitale italienne par la Commission européenne, à l’occasion du jubilé des Traités de Rome. Signé Csontváry, l’un des grands peintres hongrois du siècle dernier, ce tableau, baptisé Le cèdre solitaire, est l’une des pièces majeures de la série de peintures réalisée par cet artiste au cours de son séjour au Liban, il y a cent ans. En effet, Csontváry, de son vrai nom Mihály Tivadar, a vécu deux ans, entre 1906 et 1907, au pays du Cèdre. Il y a peint de nombreuses toiles, dont une gigantesque vue de Baalbeck entourant les temples, ainsi qu’une sympathique bacchanale de style naïf autour d’un cèdre, intitulée Pèlerinage aux Cèdres du Liban. «D’ailleurs, une plaque commémorative du passage de Csontváry se trouve à l’entrée de la réserve des Cèdres», signale l’ambassadeur de Hongrie au Liban, M. Lajos Tamás. Né en 1853 à Pécs, une ville du sud de la Hongrie, Csontváry est considéré par les historiens de l’art comme l’un des pionniers de l’art moderne. Le Bénézit définit son art comme «ne se rattachant à aucun mouvement pictural de son époque (...). Ses moyens d’expression sont aussi difficiles à saisir que la poésie de ses œuvres est difficile à définir. L’expression symbolique de son utilisation des couleurs le rapproche de Gauguin et fait présager l’expressionnisme et le fauvisme. Le climat d’étrangeté qui se dégage de ses compositions aurait dû retenir l’attention des surréalistes (...)». Un artiste singulier Artiste mais aussi homme singulier, il fut, à l’image de son cèdre, un grand solitaire. Un artiste incompris, en son temps, tourné en dérision par ses contemporains, pour ses bizarreries et ses déclarations surprenantes. En effet, ancien pharmacien, Csontváry avait déserté son officine pour suivre, disait-il, «la voix de l’Esprit». En 1880, il avait eu la «révélation mystique» de sa mission: «devenir le plus grand peintre de plein air au monde, plus grand même que Raphaël». Cet artiste, qui se voulait également philosophe, croyait en son propre «génie». Et, à ce titre, il estimait faire œuvre de «créateur», en n’imitant pas la nature, mais en la recréant dans ses peintures. S’il n’a certes pas surpassé Raphaël, «Csontváry est aujourd’hui reconnu en Hongrie comme l’un des artistes de la nation», indique M. Lajos Tamás. Lequel se prépare à accueillir cet été, à Beyrouth, un groupe de jeunes artistes hongrois, de «l’école» de Csontváry qui mettront ainsi, un siècle plus tard, leurs pas dans ceux de leur maître. «Les peintures qu’ils auront réalisées au cours de leur séjour de deux semaines au Liban feront l’objet d’une première exposition sur place et d’une seconde à leur retour à Budapest», indique le diplomate. Qui, par ailleurs, s’attelle également à la mise sur pied de plusieurs projets de coopération artistique et culturelle entre la Hongrie et le Liban dont, notamment, l’invitation de jeunes artistes libanais en Hongrie. Zéna ZALZAL

Une huile, originale et singulière, représentant un cèdre du Liban fait partie d’une exposition réunissant des œuvres de peintres européens. Une manifestation organisée dans la capitale italienne par la Commission européenne, à l’occasion du jubilé des Traités de Rome.
Signé Csontváry, l’un des grands peintres hongrois du siècle dernier, ce tableau, baptisé Le...