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RÉUNION Le FMI avance très lentement sur la voie de la réforme

Le Fonds monétaire international (FMI) avance très lentement dans sa réforme destinée à donner plus de poids aux pays émergents, et ses dirigeants eux-mêmes admettent qu’il y a peu à attendre de son assemblée semestrielle ce week-end à Washington. La révision de la formule des quotes-parts, qui règle l’équilibre des pouvoirs au FMI, ne produira pas de grande avancée avant l’été, a prévenu cette semaine son directeur général Rodrigo Rato. Les quotes-parts déterminent les droits de vote, les contributions au budget et l’accès au financement des 185 pays membres de l’institution. Faisant référence au consensus qui s’était dégagé lors du lancement, en septembre, de cette réforme centrale, il a indiqué : « Je pense que l’été prochain sera un moment de cette nature. » En septembre, les membres du FMI s’étaient entendus sur l’octroi de pouvoirs supplémentaires à la Chine, la Corée du Sud, le Mexique et la Turquie. « Nous pourrions préciser clairement la formule d’ici à l’automne et en venir ensuite aux considérations techniques », a ajouté lundi M. Rato. L’assemblée de printemps du FMI, qui se tient samedi et dimanche à Washington, a constamment été présentée par la direction de l’institution comme l’occasion d’un premier rapport d’étape. Mais les enjeux de la redistribution des pouvoirs – qui se fera nécessairement aux dépens des grands actionnaires, soit les États-Unis et l’Europe – dépassent les fonctionnaires du Fonds, a rappelé M. Rato. « Cela demande de l’initiative de la part de la direction du Fonds et de son directeur, mais aussi de la part de ses actionnaires, et en particulier les grands actionnaires qui vont devoir faire preuve de responsabilité en prenant des décisions », a-t-il expliqué.« Le problème tient à une prise de décision politique », a-t-il insisté. Pour l’heure, le seul acquis est l’abandon de l’idée d’un regroupement des voix européennes au conseil d’administration. Cette option « n’est plus sur la table », a indiqué mercredi un haut responsable du Fonds, qui a également signalé qu’une annonce serait faite samedi sur la surveillance des déséquilibres mondiaux, à savoir le déficit courant américain et la sous-évaluation des monnaies asiatiques. Pour le reste, les travaux demeurent dans une phase « exploratoire », a-t-il dit, ce qui agace un grand nombre de spécialistes. Il a toutefois indiqué que « sur la question des voix, nous pensons avoir le cadre d’un accord ». « Malheureusement, l’impulsion politique semble se dissiper, y compris aux États-Unis », regrette Edwin Truman, chercheur au Peterson Institute, dans une tribune au Handelsblatt. « Pour certains, (...) ces changements ressemblent à des gesticulations, a répondu lundi M. Rato. Ce n’est pas mon avis. » Il est encore tôt, dans le calendrier de la réforme qui court jusqu’à l’automne 2009, plaide-t-il. « C’est tôt, mais c’est tard », juge au contraire Nancy Birdsall, présidente et fondatrice du Center for Global Development (CGD), à Washington. « Plus on passe du temps à prendre une décision sur la formule, plus on réduit les chances d’atteindre le second stade du processus », qui concerne la redistribution proprement dite des pouvoirs, a-t-elle estimé lors d’un entretien avec l’AFP. « Ce n’est pas une crise, mais cela sape la représentativité et la légitimité de l’institution », poursuit-elle.

Le Fonds monétaire international (FMI) avance très lentement dans sa réforme destinée à donner plus de poids aux pays émergents, et ses dirigeants eux-mêmes admettent qu’il y a peu à attendre de son assemblée semestrielle ce week-end à Washington.
La révision de la formule des quotes-parts, qui règle l’équilibre des pouvoirs au FMI, ne produira pas de grande...