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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Mazen Rifaï dessine (et écrit) Baalbeck à la galerie Agial Pour l’amour d’une ville

Dans «Baalbeck bil abiad wal assouad» (Baalbeck en blanc et noir), aux éditions Dar an-Nahar, Mazen Rifaï signe* une ode passionnée à sa ville. «Il n’y a pas d’amour sans le chant d’amour. Il n’y a pas d’amour sans poésie», disait le poète. Rifaï, architecte et aquarelliste, taquine alors la muse et le pinceau pour exprimer son amour, mais aussi son désarroi, sa douleur, sa déchirure envers cette ville qui l’a vu naître et qu’il voit disparaître, captive d’une réalité politique qui semble inextricable. Il a d’abord voulu contribuer à l’essor de Baalbeck en y exerçant son talent d’architecte consultant pour un projet financé par la Banque mondiale (un projet mis en suspens pour causes politiques diverses). Puis en faisant partie du conseil municipal de la ville et comme membre du comité du Festival de Baalbeck. Aujourd’hui, il met deux talents au service de sa ville; par le verbe et par l’image, Baalbeck en blanc et noir est une promenade onirique, où la beauté des lieux est magnifiée à chaque page. Les illustrations du livre sont exposées à la galerie Agial. Il a effectué ces croquis au fusain, à la mine et au lavis. «Je peins ce que je ressens, je ne peins pas ce que je vois, affirme l’artiste. Mes tableaux sont mes transformations de la réalité. L’art est à l’image de la création, l’art est un symbole.» Aquarelliste, architecte d’intérieur, il n’a jamais cessé de peindre sa ville natale. Des œuvres qu’il construit (après tout, c’est un architecte) en transparence. «Ce ne sont pas des représentations fidèles de la réalité. Mais plutôt des reflets de sentiments intérieurs, de souvenirs.» Il a eu sa phase de coloriage. Ses tableaux, un mix entre l’art de Omar Ounsi et celui de Paul Guiragossian, déclinent des formes géométriques plus ou moins abstraites. C’est, tantôt, le paysage traditionnel traversé de transparences. Et, tantôt, la plaine de la Békaa vue d’avion. La fascination du blanc Récemment, Rifaï s’est mis au blanc. Si certains artistes considèrent le noir comme «la» couleur par excellence, notre architecte, lui, considère que c’est le blanc qui est à la base de toute peinture. «Effectivement, c’est la couleur du papier, ce support sur lequel tout est basé. Mais cette couleur m’a interpellé. Elle me taquine, comme une femme. Elle s’éloigne puis se rapproche. Se couvre, puis se dévoile.» Quand le soleil-père fait l’amour avec la terre-mère, la vigne mûrit son fruit et son vin réjouit le cœur des hommes. Jupiter Héliopolitain, Vénus et Bacchus: c’est la triade de Baalbeck qui nous raconte la plus vieille histoire du monde. Baalbeck, cité antique, donc, mais aussi ville de cataclysmes, de tremblements de terre et de rapines. Quel que soit son visage, Mazen Rifaï aime Baalbeck. C’est écrit, c’est dessiné, noir sur blanc. Maya GHANDOUR HERT * L’auteur sera présent au Salon du livre arabe, stand de Dar an-Nahar, au BIEL. L’exposition, elle, dure jusqu’au 21 avril à la galerie Agial, rue Abdel Aziz, Hamra.

Dans «Baalbeck bil abiad wal assouad» (Baalbeck en blanc et noir), aux éditions Dar an-Nahar, Mazen Rifaï signe* une ode passionnée à sa ville. «Il n’y a pas d’amour sans le chant d’amour. Il n’y a pas d’amour sans poésie», disait le poète. Rifaï, architecte et aquarelliste, taquine alors la muse et le pinceau pour exprimer son amour, mais aussi son désarroi, sa...