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BOURSE Régulation, concurrence, intégration : les futurs défis de Nyse Euronext

Le nouveau géant boursier NYSE Euronext, qui fait ses premiers pas en Bourse aujourd’hui, va être confronté à de nombreux défis, en plus de son intégration, du combat contre le fardeau de la réglementation américaine à l’ouverture du secteur à la concurrence en Europe. « Le premier obstacle, c’est la fusion elle-même et l’intégration de tous les systèmes informatiques, sans laquelle la baisse des coûts de transactions n’est pas possible », relève Octavio Marenzi, PDG de la société de conseil Celent. Le groupe paneuropéen Euronext et le New York Stock Exchange (NYSE), qui détiennent actuellement six plates-formes de transactions, ont annoncé leur objectif d’adopter des systèmes informatiques communs en réduisant le nombre de plates-formes à deux. Or « les régulations qui s’appliquent au NYSE et à Euronext sont différentes, tout comme les modèles de marché », rappelle M. Marenzi. « Si l’on se décide pour un système, il faut le choisir et c’est une question très politique, chacun pensant avoir développé le meilleur », poursuit-il. Une période d’ajustement pourrait ainsi ralentir le rythme des réductions de coûts et la réalisation des synergies annoncées (375 millions de dollars à partir de 2009), estiment plusieurs analystes. Une fois cette intégration réussie, le développement de produits, comme les contrats à terme, pourrait par ailleurs se heurter à la concurrence du Chicago Board of Trade (CBOT) et du Chicago Mercantile Exchange (CME), qui occupent pour l’instant le terrain aux États-Unis. « Si le groupe essaye de vendre des produits similaires, je ne pense pas qu’il rencontrera beaucoup de succès », estime ainsi Richard Herr, analyste de Keefe Bruyette & Woods. Mais c’est surtout la régulation américaine qui inquiète, le cadre comptable très rigide introduit par les lois Sarbanes-Oxley ayant notamment été brandi comme une menace par les détracteurs de la fusion sur le Vieux Continent. Euronext et le NYSE ont répliqué à ces craintes en annonçant la création de deux fondations, l’une en Europe et l’autre aux États-Unis, pour veiller à protéger leurs marchés respectifs de tout interventionnisme. « Un mur a été construit entre les deux régulations avec cette fondation, mais cette solution me semble maladroite, mieux vaudrait réfléchir à une régulation commune qu’à des systèmes séparés », estime Hal Scott, professeur à la Harvard Law School. La SEC, le régulateur boursier américain, a voté en décembre une série de principes d’application moins contraignants de la loi antifraude Sarbanes-Oxley, mais de nombreux observateurs estiment que les États-Unis vont devoir aller plus loin pour ne pas entamer davantage la compétitivité des marchés américains. Côté européen, des évolutions réglementaires se profilent également, avec l’entrée en vigueur programmée au 1er novembre de la directive sur les marchés d’instruments financiers, dite « Mifid ». Ce texte va mettre fin au monopole des Bourses traditionnelles sur les négociations d’actions, qui pourront désormais être effectuées par de nouveaux acteurs comme des banques. Euronext a déjà préparé sa riposte et son directeur financier Joost Van der Does de Willebois a affirmé qu’il n’était « pas inquiet » du projet Turquoise, nom de code d’une future plate-forme que veulent lancer plusieurs grandes banques internationales. La branche européenne de NYSE Euronext se dit notamment prête à faire économiser des frais à ses utilisateurs, en leur permettant de s’occuper eux-mêmes des opérations de compensation et du règlement-livraison, qui représentent « jusqu’à 40 % » des coûts de transactions.

Le nouveau géant boursier NYSE Euronext, qui fait ses premiers pas en Bourse aujourd’hui, va être confronté à de nombreux défis, en plus de son intégration, du combat contre le fardeau de la réglementation américaine à l’ouverture du secteur à la concurrence en Europe.
« Le premier obstacle, c’est la fusion elle-même et l’intégration de tous les systèmes...