La socialiste Ségolène Royal et le centriste François Bayrou ont tenté hier de reprendre l’initiative dans la course à la présidence en France face à Nicolas Sarkozy, en tête dans les sondages, qui impose ses thèmes comme l’identité nationale ou l’immigration.
Après le candidat de l’UMP (droite au pouvoir), qui a présenté lundi un projet mettant en avant le besoin de protéger l’identité de la France face à une « immigration non maîtrisée » qui menace le pays d’une « explosion », ses deux principaux concurrents ont exposé des priorités bien différentes.
Selon le dernier sondage Ipsos, Nicolas Sarkozy arriverait en tête au premier tour de la présidentielle d’avril-mai et l’emporterait au second avec 54 % des voix face à Mme Royal, créditée de 46 % (-0,5) des intentions de vote.
La candidate socialiste, qui se veut proche des préoccupations quotidiennes des électeurs, a replacé sa campagne sur les terrains de l’économie et du social. Revenant sur le thème de la « vie chère » qui inquiète beaucoup de Français, elle a promis « le plafonnement des frais bancaires », lors d’une conférence de presse à Paris. Selon un sondage publié par le quotidien Le Parisien, la grande majorité des clients se plaignent des tarifs élevés et des mauvais services rendus par leurs banques.
Ségolène Royal a par ailleurs sommé le candidat de l’UMP de ne plus l’« insulter » comme il l’a fait, selon elle, en disant qu’elle était « du côté des voleurs », après des heurts entre jeunes et police mardi dernier à Paris. « Une fois, ça va, mais il ne faut pas qu’il y revienne », a déclaré la candidate du Parti socialiste, évoquant des déclarations de M. Sarkozy dans lesquelles il avait accusé la gauche de « faillite morale » et de prendre la défense des « voyous ».
De son côté, le centriste François Bayrou, en baisse dans les sondages et désormais sous la barre des 20 % après une ascension qui l’avait presque fait rejoindre le duo de tête dans les intentions de vote au premier tour, a présenté son projet présidentiel destiné à « reconstruire la confiance ». Selon lui, la France traverse une crise à la fois « sociale », « économique » et « démocratique », « d’une gravité sans précédent depuis la Libération » à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a souligné que la sécurité exigeait « une approche ferme et apaisante », sans citer M. Sarkozy.
Pour tenter de reprendre la main, M. Bayrou a également proposé l’organisation d’un débat sur Internet avec Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et le chef de l’extrême droite Jean-Marie Le Pen. Il a lancé un appel aux bloggeurs d’Internet, à ceux qui ont un site, pour organiser un tel débat qui pourrait regrouper des « millions d’internautes ».
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