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Actualités - CHRONOLOGIE

Ianoukovitch s’oppose à la dissolution du Parlement prononcée par Iouchtchenko, et brandit la menace d’une présidentielle anticipée L’Ukraine plongée dans une lutte de pouvoir

L’Ukraine a basculé dans une crise politique au sommet, le camp prorusse du Premier ministre Viktor Ianoukovitch s’opposant à la dissolution du Parlement prononcée par le président pro-occidental Viktor Iouchtchenko et brandissant la menace d’une présidentielle anticipée. Défiant le décret présidentiel de dissolution, qui a fixé au 27 mai la date des prochaines élections législatives, les parlementaires de la majorité prorusse se sont réunis hier matin au Parlement. Le seul moyen de « tenter de réparer l’erreur fatale du président est d’attendre la décision de la Cour constitutionnelle » sur la dissolution, a déclaré le Premier ministre devant les députés. « Tant qu’une telle décision n’est pas rendue, le Parlement et le gouvernement doivent travailler selon le régime habituel », a poursuivi M. Ianoukovitch qui n’a cessé de s’opposer ces derniers mois au chef de l’État pro-occidental. Au même moment, le parc entourant le Parlement était envahi par plusieurs milliers de manifestants opposés à la dissolution venus de toutes les régions d’Ukraine. Si le président « n’annule pas son décret (sur la dissolution), non seulement des élections législatives anticipées mais aussi une présidentielle anticipée sont inévitables », a menacé M. Ianoukovitch, cité par Interfax, devant ses partisans. Lors d’une réunion d’urgence de son cabinet dans la nuit de lundi à mardi, M. Ianoukovitch a appelé son rival à faire marche arrière et à se mettre à la table de négociations. « Le président a une possibilité de prendre des mesures visant à ne pas permettre une déstabilisation de l’Ukraine », a estimé M. Ianoukovitch. La situation a suscité des réactions préoccupées à l’étranger, les États-Unis lançant un appel au calme aux dirigeants politiques ukrainiens tandis que la Russie exprimait son « inquiétude » et appelait à un « compromis » entre prorusses et pro-occidentaux. Dans ce contexte, M. Iouchtchenko devait rencontrer des ambassadeurs du Groupe des huit pays les plus industrialisés (G8) et celui de la Commission européenne. Près du Parlement, les manifestants du camp prorusse, dont bon nombre avaient passé la nuit dans un village de tentes, brandissaient les drapeaux bleus du Parti des régions, le parti prorusse du chef du gouvernement, et des drapeaux du Parti socialiste. Leur village de toile s’inspire d’un scénario bien connu de leurs adversaires, les « orange », qui en 2004 avaient porté au pouvoir le président Viktor Iouchtchenko au terme d’une révolution pacifique surnommée révolution orange. « Les gens sont inquiets de l’instabilité dans le pays. Ils avaient commencé à se calmer (après la révolution) et voilà, on y est encore. Honnêtement, c’est comme une trahison », a dit à l’AFP Vera, une Ukrainienne de 43 ans. Signe que le Parti des régions s’organise pour un long bras de fer, les manifestants envisagent de faire des rotations tous les deux ou trois jours, selon Volodymyr Popov, un des organisateurs du rassemblement. La veille au soir, environ 200 Ukrainiens du camp « orange » avaient célébré la dissolution. Réunis sur la place centrale, le Maïdan, haut lieu de la révolution orange, ils ont joyeusement accueilli l’opposante Ioulia Timochenko, venue remercier le président pour sa « décision courageuse ».
L’Ukraine a basculé dans une crise politique au sommet, le camp prorusse du Premier ministre Viktor Ianoukovitch s’opposant à la dissolution du Parlement prononcée par le président pro-occidental Viktor Iouchtchenko et brandissant la menace d’une présidentielle anticipée.

Défiant le décret présidentiel de dissolution, qui a fixé au 27 mai la date des prochaines...