Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires appelle à l’union des pays de l’UE Almunia : l’Europe est mieux armée grâce à l’euro

Grâce à l’intégration économique et monétaire, l’Europe est désormais mieux armée face à ses partenaires dans le dialogue pour résoudre les déséquilibres mondiaux, estime le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia, dans un entretien avec l’AFP. « L’eurogroupe, la Banque centrale européenne et la Commission participent dans la même délégation et avec la même position » au processus de consultation multilatérale mis en place l’année dernière à l’initiative du FMI « pour essayer de trouver une solution équitable et raisonnable aux déséquilibres de l’économie mondiale », explique M. Almunia. « Pour la première fois, la zone euro parle d’une seule voix. Je crois que c’est un pas en avant extrêmement important », affirme le commissaire. Économistes et dirigeants politiques jugent unanimement insoutenables à terme l’énorme déficit extérieur des Etats-Unis et les gigantesques excédents chinois et japonais qui en sont la contrepartie. Un réajustement ordonné, incluant nécessairement une réévaluation substantielle du yen japonais et du yuan chinois par rapport au dollar mais aussi à l’euro, est considéré comme la meilleure chance d’éviter un ajustement brutal sous la pression des marchés, avec un risque de récession économique globale à la clef. « Il y a un risque de résolution brutale des déséquilibres, qui peut se produire à travers un changement très rapide des taux de change ou par une crise financière. Ce n’est pas un risque probable, mais c’est un risque que personne ne peut ignorer », reconnaît M. Almunia. L’Europe pourrait en être la première victime, alors qu’elle affiche des comptes courants et une croissance équilibrés, selon les économistes. Elle pâtit déjà de la sous-évaluation des monnaies asiatiques vis-à-vis de l’euro. « Nous ne sommes pas les créateurs des déséquilibres de l’économie mondiale ». « Le risque vient de l’extérieur, c’est pour cela que c’est très important d’unir nos voix », rappelle M. Almunia. « Il faut continuer à développer les instruments de l’intégration économique et monétaire, on peut pas croire que toutes les étapes soient déjà complètes », conclut-il.