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JE VAIS BIEN, NE T’EN FAIS PAS Philippe Lioret L’histoire est assez étrange. Pour décrire une parabole sur l’incommunicabilité entre les êtres, le réalisateur Philippe Lioret (L’équipier) a choisi un bien difficile sujet. Lili, 19 ans, rentre de vacances. Elle retrouve ses parents, mais son frère jumeau Loïc manque à l’appel. Ses parents lui expliquent qu’une fois de plus, Loïc s’est disputé avec son père et qu’il a quitté la maison. Mais le temps passe et Lili n’a aucune nouvelle de son frère. Elle est persuadée qu’il est arrivé quelque chose à Loïc et, devant le mutisme de ses parents, elle décide d’arrêter de s’alimenter. Cette famille en voie de décomposition est bien interprétée. Mais le problème, c’est que ce thriller est un peu long et on demeure spectateur face au drame qui se déroule. Avec l’incontournable du moment : Kad Merad. Un film parfait, à voir en DVD. LA SCIENCE DES RÊVES Michel Gondry Vous prenez un réalisateur de clips particulièrement talentueux (Bjork, IAM, Rolling Stones) et de films réussis (Human Nature et Eternal Sunshine of the Spotless Mind), vous l’entourez d’acteurs hors pairs, Alain Chabat, Charlotte Gainsbourg, Gael Garcia Bernal, Miou-Miou et Emma de Caunes, vous lui donnez un scénario original et sympa, vous secouez le tout et vous avez un vrai petit bijou de film : La science des rêves. Le film est une espèce de long clip où se rencontrent art numérique, jeu de caméra et personnages attachants. La magie a pris et le spectateur se laisse prendre lui aussi par l’histoire de Stéphane, créatif pour la conception de calendriers. Ennuyé par son boulot et sa vie plan-plan, il se réfugie dans ses rêves et son imagination florissante. Un jour, il rencontre sa voisine de palier… et tout change. À voir absolument ! TAKE THE LEAD Liz Friedlander Il n’est pas très aisé de faire un film sur la danse. De plus, on est loin des années de gloire du genre où les Fame, Flashdance et autre Footloose faisaient tanguer les sièges des salles obscures. Nous ne sommes plus dans les années 80 et Liz Friedlander aurait dû y penser avant de faire son film. Si la série télé Un, dos, tres marche très bien auprès des jeunes, ce n’est pas une raison pour faire dans le même style au cinéma. C’est donc un film assez « cul cul » que ce Take the Lead. Un scénario plutôt léger et mauvais : apprendre à danser aux durs d’une école pour changer le système – sic. Les acteurs ont l’air de figurants et on se demande ce qu’Antonio Banderas est venu faire ici. Ok, on ne peut pas toujours tourner avec Almodovar et on peut se laisser tenter par des niaiseries comme The Mask of Zorro, mais accepter un rôle dans un nanar comme celui-ci, ce n’est plus seulement une faute de goût, c’est de l’irresponsabilité. À fuir.