Rechercher
Rechercher

Actualités

PÉPLUM La jupette vous va si bien !

Mot latin emprunté au mot grec ancien et signifiant tunique (sans doute en référence au film La tunique, 1953), le péplum est le genre du cinéma qui désigne les films de reconstitution historique de l’Antiquité et en particulier de Rome, la Grèce ou de l’Égypte antiques, et qui connut ses heures de gloire ainsi que son heure de décadence. Il n’y a que récemment qu’il a fait apparition sur les écrans sous d’autres formes. C’est au cinéma italien que l’on doit l’invention du péplum. En effet, vers les débuts du XXe siècle, deux réalisateurs, Enrico Guazzoni (Quo Vadis, 1913) et Giovanni Patrone (Cabiria, 1914), vont se distinguer et un personnage du nom de Maciste va être créé. Mais la première partie de l’âge d’or va se terminer avec l’arrivée de Benito Mussolini au pouvoir et c’est Ricardo Freda qui fera renaître le péplum en 1952 avec Spartacus. En 1955, Kirk Douglas est un des premiers à montrer son galbe musclé dans l’Ulysse de Mario Camerini. Les années 1950 sont aussi marquées par le succès des Douze travaux d’Hercule de Pietro Francesci et La bataille de Marathon de Jacques Tourneur. C’est également à cette époque que les Américains vont profiter des studios de Cinecittà et de la qualité des techniciens italiens, comme Bava, pour venir tourner en Italie de grandes fresques antiques telles que Ben Hur et Cléopâtre, en 1963, de Joseph Mankiewicz, tandis qu’Anthony Quinn prêtait ses traits au Barabbas de Richard Fleischer en 1962. C’est désormais la mode des péplums italo-américains. Les héros aux gros bras, au torse gonflé et luisant (qui deviendra encore plus gonflé et plus reluisant avec un certain Arnold Shwarzenegger), en jupes de toile ou de cuir à franges et sandales (qu’on appellera bien plus tard spartiates) sont des semi-dieux régnant non sur l’Olympe mais dans le cœur de très belles femmes drapées dans leurs longues toges blanches. Ils font à nouveau une entrée en force au box-office des superproductions américaines, mais seront détrônés par les westerns italiens qui feront disparaître brusquement le péplum des écrans. Pourtant, vers les années 1970, grâce au Satyricon de Fellini, le genre ressuscite sous la forme érotique. Plus que les spectacles de chars et de combats, ce sont les orgies romaines qui sont le thème central des œuvres. Caligula de Tinto Brass ou Messaline de Sergio Corbucci ne sont plus que prétextes à des scènes érotiques. Début du XXIe siècle : c’est Ridley Scott qui redonne le coup d’envoi à un genre qu’on croyait mort. Un Russell Crowe, robuste, au cœur tendre, prête sa voix au Gladiateur et donne la réplique à un cynique Joachim Phoenix dans un décor fabuleusement reconstitué de la Rome antique. Le film est un succès. Très vite, quatre autres péplums vont suivre, revitalisant ainsi ce genre tellement magnifié. Si Troy de Wolfgang Petersen convainc, tant par le bodybuilding de Brad Pitt que par la présence d’Eric Bana, Colin Farrell, lui, déçoit dans le rôle d’un pâlot et chétif Alexandre le Grand. Actuellement, l’acteur écossais Gérard Butler, aperçu déjà dans Attila le Hun de Dick Lowry en 2001, revient sous les traits du charismatique roi Léonidas dans 300. La jupette a été juste remplacée par un maillot de corps, abdos et biceps ont doublé de volume. On assiste à une version «musclée» du nouvel âge des péplums.

Mot latin emprunté au mot grec ancien et signifiant tunique (sans doute en référence au film La tunique, 1953), le péplum est le genre du cinéma qui désigne les films de reconstitution historique de l’Antiquité et en particulier de Rome, la Grèce ou de l’Égypte antiques, et qui connut ses heures de gloire ainsi que son heure de décadence. Il n’y a que récemment...