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BCE Trichet défend vigoureusement l’euro face aux attaques françaises

Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a prononcé hier un vibrant plaidoyer en faveur de la monnaie unique et ses bienfaits pour l’emploi, face aux critiques récurrentes contre l’euro émises en France dans la campagne présidentielle. « L’euro est positif, c’est clair », a-t-il lancé lors de son audition régulière devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen à Bruxelles. « On a créé plus de douze millions d’emplois dans la zone euro pendant les huit ans d’existence de l’euro et on en avait créé moins de 3 millions au cours des huit années précédentes », a affirmé M. Trichet. « Les critiques contre l’euro feraient bien de méditer ces chiffres », a-t-il conseillé, alors que des responsables politiques français reprochent régulièrement à la BCE de trop insister sur la stabilité des prix, sa mission première, et pas assez sur l’emploi et la croissance. Les principaux candidats à l’élection présidentielle française, la socialiste Ségolène Royal comme le porte-drapeau de la droite Nicolas Sarkozy, sont montés au créneau contre la politique suivie par la BCE et son autonomie. Les hausses de taux à répétition, sept en l’espace de quinze mois, contribuent à la force de l’euro face au dollar, et gênent à leurs yeux les exportations françaises, actuellement mal en point. « Qu’on arrête de kidnapper l’euro », avait notamment lancé M. Sarkozy. Un point qui semble irriter le président de la BCE. « Nous sommes dans un système de changes flottants », et non pas fixes, a-t-il expliqué. « Il n’y a qu’en France que la question se pose régulièrement. Partout ailleurs en Europe, on sait comment cela fonctionne. » Il s’est également ému des attaques personnelles lancées en France contre certains membres de la BCE, sans citer de noms. Le week-end dernier, M. Sarkozy s’en était ainsi pris à Lucas Papademos, vice-président de la BCE, au demeurant qualifié « d’ancien ministre des Finances grec » alors qu’il a présidé la Banque centrale grecque, jugeant qu’il n’avait pas à recevoir de « leçons » de discipline budgétaire d’un pays en difficulté sur la sincérité de ses comptes publics. Des élections importantes dans d’autres pays de la zone euro, comme l’Italie et auparavant l’Allemagne, n’avaient pas provoqué de débordements de cette nature. « Ces attaques personnelles, vraiment, personne ne les comprend », a regretté M. Trichet. M. Sarkozy affirme avoir plaidé inlassablement auprès de M. Trichet la cause d’un « gouvernement économique pour l’Europe » composé des ministres des Finances. « Depuis le temps que je le lui dis, je dois dire que ça a du mal à percer », avait-il commenté récemment. Le président de la BCE a redit hier son attachement « inflexible » à la crédibilité de la banque et par conséquent à son indépendance. « La BCE est indépendante par la volonté des peuples européens », a-t-il fait valoir. « En France, cette volonté a été exprimée de façon solennelle, par référendum. » « Toutes les enquêtes d’opinion confirment qu’il y a un très fort soutien populaire » aussi bien à l’indépendance de la BCE et à sa mission au service de la stabilité des prix, y compris en France, a-t-il martelé. Les critiques contre la BCE sont restées jusqu’à présent confinées dans les frontières de l’Hexagone. La chancelière allemande Angela Merkel, présidente en exercice de l’Union européenne, avait fermement défendu la Banque centrale.

Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a prononcé hier un vibrant plaidoyer en faveur de la monnaie unique et ses bienfaits pour l’emploi, face aux critiques récurrentes contre l’euro émises en France dans la campagne présidentielle.
« L’euro est positif, c’est clair », a-t-il lancé lors de son audition régulière devant la commission...