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Ulster - Les ennemis d’hier auront à gouverner ensemble L’Irlande du Nord invitée à saisir une chance historique après les élections

Londres et Dublin ont appelé hier les dirigeants nord-irlandais à ne pas rater « l’occasion historique » de voir catholiques et protestants gouverner ensemble, après les élections visant à remettre en route les institutions régionales de la province britannique. Ces élections pour renouveler l’Assemblée régionale ont confirmé la prééminence des ennemis d’hier, protestants unionistes du pasteur protestant Ian Paisley, et Sinn Féin catholique, qui ont désormais jusqu’au 26 mars pour s’entendre sur un partage du pouvoir. « La restauration des institutions semi-autonomes représente une occasion historique. Il ne faut pas passer à côté », a insisté le Premier ministre britannique Tony Blair dans une déclaration conjointe avec son homologue irlandais Bertie Ahern. Les institutions nord-irlandaises, nées de l’accord du Vendredi saint d’avril 1998, épilogue d’un conflit interconfessionnel ayant fait quelque 3 500 morts en 30 ans, sont suspendues depuis octobre 2002, faute de confiance entre protestants et catholiques. L’Armée républicaine irlandaise (IRA), branche armée de Sinn Féin, a notamment renoncé à la violence en 2005, et démantelé son arsenal. En janvier dernier, Sinn Féin a également reconnu l’autorité de la police et de la justice nord-irlandaise, une première historique. Mais la grande question reste de savoir si Paisley, 80 ans, l’éternel Monsieur Non de la politique nord-irlandaise, va finalement accepter de devenir Premier ministre, avec comme vice-Premier ministre le numéro deux de Sinn Féin, Martin McGuinness, ancien commandant de l’IRA. Hier, le ministre britannique à l’Irlande du Nord Peter Hain a rencontré tour à tour M. Paisley et la direction de Sinn Féin, pour voir ce qui doit être encore accompli pour parvenir au partage du pouvoir. Selon les derniers résultats, le DUP (Parti démocratique unioniste) a obtenu une trentaine de sièges. Le Sinn Féin en a gagné 25, le SDLP (Parti social-démocrate travailliste, catholique modéré) 13, tout comme l’UUP (Parti unioniste d’Ulster, protestant modéré). Ces partis devront se partager proportionnellement dix portefeuilles de ministres (Finances, Économie, Éducation, Santé, Environnement, Culture et Sports, Aménagement...). Mais si d’ici au 26 mars, DUP et Sinn Féin ne se sont pas mis d’accord, l’Assemblée sera dissoute, ses élus ne seront plus payés, et la province restera administrée par Londres avec l’aide de Dublin pour une durée indéterminée, a répété hier M. Hain.

Londres et Dublin ont appelé hier les dirigeants nord-irlandais à ne pas rater « l’occasion historique » de voir catholiques et protestants gouverner ensemble, après les élections visant à remettre en route les institutions régionales de la province britannique. Ces élections pour renouveler l’Assemblée régionale ont confirmé la prééminence des ennemis d’hier, protestants...