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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE Toutes les couleurs de l’Espagne avec maestro Edmon Colomer

Les cheveux sel et poivre lisses et drus, les yeux pétillants derrière les verres transparents de ses lunettes, maestro Edmon Colomer, éminent chef d’orchestre sacré chevalier de l’Ordre des palmes académiques par le ministère français de la Culture, propose aux mélomanes libanais du Festival al-Bustan un large éventail de musique ibérique. Un tonique et rafraîchissant coup de vent. Au menu, un choix judicieux et coloré de partitions allant de Falla à Gimenez, en passant par Rodrigo, Joaquin Turina, Granados, Chapi et Chueca. Au Conservatoire national supérieur de musique de Zoukak el-Blatt, par-delà barrages de sécurité et barbelés de fils de fer, les répétitions vont bon train avec l’Orchestre symphonique national libanais sous sa houlette inspirée. Maîtrisant parfaitement l’anglais, le catalan (précise-t-il, en matière de langue espagnole) et le français, sa langue de prédilection, car, dit-il, «j’ai longtemps travaillé en France, notamment en Picardie et à Amiens, tout en donnant beaucoup de concerts à Bordeaux, Lyon, Paris et Strasbourg», maestro Colomer a tout de la spontanéité espagnole avec cette note particulière de la vivacité qui caractérise le pays du flamenco… «Oui, c’est ma première visite au Liban et j’en suis ravi ! confie-t-il sans ambages. J’ai voulu avoir cette expérience conscient des moments difficiles que traversent Beyrouth et le pays. Mais il y a un tel dynamisme ici. La cité est très vivante. La preuve patente de ce dynamisme et le symbole de cette vie se traduisent par l’Orchestre symphonique national libanais et le rayonnement du festival…» Plus de 3000 concerts à l’actif de maestro Edmon Colomer, lui qui a connu la force et la magie de la baguette de direction dès l’âge de dix-neuf ans. «Non, on n’a pas besoin de diplôme pour diriger, explique-t-il, car c’est en travaillant qu’on acquiert l’expérience et la maturité. Cela va de soi, diriger les premières fois n’est pas forcément synonyme de succès… Et puis, vous pouvez obtenir un diplôme et ne pas être forcément un bon chef d’orchestre…» La musique a-t-elle une définition aux yeux de maestro Colomer? «Tout en ne me dérobant pas à cette question, c’est impossible de définir la musique. Mais très subjectivement, je dirais que c’est un art. Mes compositeurs favoris? Je n’en ai pas, car il y a des moments… Je ne peux pas mettre, par exemple, Beethoven au-dessus de Mozart ou vice versa. Tout en confessant que j’ai un faible pour certains compositeurs, tels que Strauss, Bartok, Stravinsky. En général, j’aime la musique française… Debussy est un géant, Ravel aussi. Mais ce n’est guère en ordre, car ils ne sont pas comparables. Cela n’exclut pas non plus certaines passions comme pour Wagner…» Au concert du Bustan, il y a eu un changement de programme en dernière minute en raison d’un problème de santé du violoniste Sasha Rozhdestvensky, remplacé par la cantatrice Maria Lluise Muntada, tout en maintenant la présence du guitariste José Maria Gallardo Del Rey. Comment le maestro Colomer conçoit-il cette soirée? «J’ai toujours l’espoir de partager avec le public ma passion et ma conviction. En choisissant des partitions précises, je voudrais faire découvrir une musique que j’aime beaucoup et qu’on ne connaît pas beaucoup en dehors des frontières espagnoles. Il y a, dans ce concert, une variété dans l’unité. C’est le reflet de l’Espagne dans toutes ses couleurs…» Programme de demain, jeudi 8 mars Manuel de Falla: L’Amour sorcier (Pantomina, Escena, El aparecido, Danza del terror, El circulo magique, A media Noche, Los sortilegos, Danza rituela del fuego) Joaquin Rodrigo: Concierto de Aranjuez Joaquin Turina: The Payer of the Torero (strings) Enrique Granados: Collection de tonadillas en estilo antiguo (7 chants pour sopranos) Ruperto Chapi: La revoltosa, Prélude Frederico Chueca: El ano pasado por agua, passacaille Vals el Caballero de gracia, La gran via Agua, azucarillos y aguardiente, pasadoble Jeronimo Gimenez: La boda de Luis Alonso. Edgar DAVIDIAN

Les cheveux sel et poivre lisses et drus, les yeux pétillants derrière les verres transparents de ses lunettes, maestro Edmon Colomer, éminent chef d’orchestre sacré chevalier de l’Ordre des palmes académiques par le ministère français de la Culture, propose aux mélomanes libanais du Festival al-Bustan un large éventail de musique ibérique. Un tonique et rafraîchissant coup de...